Attaques de pirates informatiques contre des entreprises énergétiques, le but des enquêtes et ce que nous savons jusqu’à présent


Les services de renseignement, Aisi et Aise, travaillent sous le radar pour trouver des preuves du suspect le plus fondé : un État étranger derrière les cyberattaques contre nos sociétés énergétiques. La police postale mène toutes les enquêtes d’investigation à transmettre au parquet de Rome et aux autres bureaux judiciaires. L’ANC, l’agence nationale de cybersécurité, passe au crible la géographie et la procédure des attaques, l’indice de dangerosité et de péril, les alertes à envoyer aux entreprises et bureaux sensibles. Une fibrillation maintenant constante et généralisée. Impossible de baisser la garde.

Dernier cas du groupe Canarbino

La séquence d’attaques devint interminable. Le dernier connu concerne le groupe Canarbino, basé à Sarzana en Ligurie. L’entreprise s’occupe d’import-export de gaz. Le piratage n’aurait pas compromis le système informatique de l’entreprise. Le site GSE, gestionnaire des services énergétiques, a alors repris son activité. Alors que l’attaque contre Eni n’a pas eu de répercussions particulières : le système de sécurité de l’entreprise a pu intercepter rapidement les premiers signaux hostiles et des dommages importants ont été évités. Sur Gse et Eni, les enquêtes de la Poste sont de grande envergure, après tout ce sont à tous égards des infrastructures sensibles. Les assaillants savaient qui ils voulaient frapper et quels effets ils voulaient obtenir.

Santé en danger

À l’ACN, ils ont ensuite noté comment un autre secteur est sous le feu : la santé. Le cas du mois d’août de l’Autorité sanitaire locale de la ville de Turin ne peut être qualifié de fait local secondaire. Rapports manuscrits, réservations sautées, minimisation des analyses, impossibilité de payer les billets avec le circuit PagoPA : comme dans la capitale piémontaise, cela peut aussi arriver ailleurs. Les répercussions sur la citoyenneté sont notables, les effets sont enivrants pour les cybercriminels. L’inquiétude concernant ce secteur est donc très élevée. L’ACN doit vérifier dans quelle mesure le système territorial de santé publique, qui se réfère alors à chaque région, dispose des défenses adéquates face à la répétition et à l’intensification des attaques désormais incessantes. La question est ancienne mais maintenant très urgente.

Les signaux de Gabrielli

Franco Gabrielli, sous-secrétaire du Premier ministre, ne parle jamais au hasard. Hier, il a déclaré : “Nous vivons sous attaque depuis longtemps, ce n’est pas quelque chose qui est né le 24 février (début du conflit russo-ukrainien, éd.). Au moment où nous parlons, la France, la Grande-Bretagne, la Grèce et le Monténégro sont attaqués. C’est un phénomène – a-t-il expliqué – qui ne peut se rapporter uniquement aux événements de guerre qui affectent notre continent et au-delà ». Il a ensuite ajouté : « Nous sommes dans ce qu’on a appelé la première guerre hybride, une autre guerre non moins dangereuse et inquiétante. Plus que de s’inquiéter des conséquences – observe Gabrielli – nous devrions nous inquiéter d’une plus grande résilience et d’une plus grande capacité à faire face aux attaques ».



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