Arrêtez maire, recteur, commissaire de police dans les actes publics : le projet de loi vise à « préserver l’intégrité de la langue italienne ». Mais pour certains c’est de la pure misogynie


ÀLa Ligue n’aime pas la déclinaison féminine des mots et des rôles historiquement liés au genre masculin et souhaite donc interdire dans les documents publics des mots comme maire, commissaire de police, avocat et recteurssans pour autant prendre davantage en compte l’identité de celui qui occupe ce rôle. Pas seulement ça :pPour ceux qui ne s’y conforment pas, il y aura également une sanction, pouvant aller jusqu’à 5 mille euros.

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La Ligue n’aime pas la déclinaison féminine

Le membre de la Ligue du Nord Manfredi Potente, sénateur de la république, il vient de présenter son projet de loi dont on a vraiment du mal à comprendre l’utilité. Mais selon sa pensée, il aurait un objectif. Et il s’agirait de « préserver l’intégrité de la langue italienne » et « d’éviter la modification inappropriée des titres publics par des tentatives « symboliques » d’adapter leur définition aux différentes sensibilités de l’époque ». Voilà pour les petites avancées obtenues dans le domaine long et difficile de l’égalité des sexes..

Défense du langage ou misogynie ?

Honnêtement, il reste difficile de penser qu’il ne s’agit pas d’une simple misogynie. Luana Zanella, leader du groupe Alliance des Verts et des Gauches à la Chambre, le pense certainement et, commentant la proposition de la Ligue du Nord, parle de «proposition ridicule, expression d’une sous-culture irréfléchie et faites même attention à ce qui est recommandé par la Bran Academy. Et lui faisant écho, de manière ironique, sur le plan professionnel, il voudra aussi infliger une amende aux fidèles qui récitent le Salve Regina».

déclinaison féminine

La lettre : « La déclinaison féminine est un droit »

Les polémiques et les critiques ne s’arrêtent pas là : le sénateur et linguiste Aurore Florideil y a quelques années, elle avait déjà promu une lettre envoyée au président du Sénat La Russa et signée par 76 sénateurs et sénatrices, dans lequel la liberté et le droit d’être appelé avec le genre féminin sont revendiqués: «A la Chambre et dans les Commissions, le respect du langage de genre doit toujours être garanti et le droit de chaque sénatrice d’être appelée «sénatrice» et non «sénatrice» doit être reconnu».

L’appel: «Ne revenons pas en arrière»

Et aujourd’hui il revient avec un nouvel appel : « Cette proposition représente un sérieux reculer dans la lutte longue et ardue pour l’égalité des sexes. La langue est un outil puissant d’inclusion et de reconnaissance des identités – lit-on – Effacer le féminin signifie nier la visibilité et la dignité aux femmes qui occupent des rôles de responsabilité et de prestige dans notre société.

Climat alimentaire de discrimination

De plus, l’introduction de sanctions économiques pour ceux qui utilisent des termes féminins est non seulement ridicule, mais aussi profondément offensante : « Au lieu de promouvoir des politiques qui soutiennent l’égalité et l’inclusion et qui protègent concrètement les femmes victimes de violence de genre, nous choisissons d’imposer des interdictions qui alimentent un climat de discrimination et de retard culturel. L’égalité des sexes est une valeur indispensable, et la langue en est une composante essentielle. De plus, le féminin constitue une partie substantielle de la grammaire italienne : utilisons-le. »

Féminin débordé, le dédain de la Ligue

Dans l’introduction du projet de loi, le sénateur législatif, promoteur du projet de loi pour donner plus de force à son initiative, rappelle comment l’Université de Trente a introduit l’utilisation du soi-disant « féminin trop étendu » pour les postes et les références de genre, avec pour conséquence, souligne le député de la Ligue du Nord, indigné, « que, par exemple, recteur est aussi utilisé pour le rôle de recteur tenu par un homme ». Une infraction sans précédent. Juste pour comprendre féminin débordé si insupportable pour le sénateur, c’est le contraire de ce qui est habituel dans la langue italienne, c’est-à-dire un machisme excessif. Autrement dit, cela signifie groupes de personnes en déclin où il y a aussi des hommes en leur sein. C’est ce qu’a fait l’Université de Trente où, pour clarifier, on utilisera « les Présidents » même s’il y a un homme dans le groupe. Un acte symbolique, De toute évidence. Non, cependant, selon Manfredi Potente, selon qui nous serions confrontés à « des personnalités non invoquées par le système judiciaire qui doit à juste titre exiger que les aspects privés de ceux qui exercent des fonctions publiques restent mis de côté ».

Les mots comptent, sénateur

Le sénateur peut dire ce qu’il croit, mais nous savons à quel point le langage et les mots façonnent la pensée, à quel point ils sont les lentilles à travers lesquelles le monde est observé. Pour cette raison, la langue et les mots ne sont jamais neutres, mais agissent fortement sur la société, lui offrant la possibilité de se transformer en un environnement plus accueillant, capable de véhiculer une culture qui n’est jamais exclusive.

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