Arrêtez le championnat. Naples brille mais Milan, la Juve et l’Inter n’abandonnent pas

Même face à l’Udinese, brouillé pour le 3-2, le Napoli n’a eu qu’un seul tort : celui de ramer dans le bateau sur trois à zéro, risquant d’être rattrapé in extremis. Un de ces péchés véniels qui viennent quand on se détend en sachant que le premier des poursuivants, Milan, compte huit points de retard. Tout va si bien à Naples que même le président, De Laurentiis, s’est remis à ne s’occuper que du cinéma. Une pause de deux mois, en ce moment, ne favorise clairement que les poursuivants. Qui aura le temps de reprendre son souffle et de faire un nouveau service dans les stands. Et puis il y a l’inconnue de la Coupe du monde : c’est vrai que Naples ne prête que cinq joueurs aux équipes nationales, mais on ne sait jamais. Le football est un mécanisme d’équilibre délicat : l’arrêter brusquement peut avoir des répercussions. Quand il reprendra, il lui restera encore 23 jours. Ils ne sont pas peu nombreux. Pas même pour ce Naples. Le premier obstacle sera le 4 janvier contre l’Inter à San Siro. Le second est la Juve renaissante d’Allegri. Nous en verrons de bons.

LAl Milan avec le frisson : 2-1 à la Fiorentina

Si Napoli est le lièvre, le plus proche des chasseurs est Milan. Un Milan qui, au final, mais tout au bout, l’emporte sur la Fiorentina (2-1) grâce à un but contre son camp de Milinkovic qui permet aux Rossoneri de rester dans le sillage de Napoli à moins huit. Mission accomplie, mais quel effort ! Les points sont maintenant de 33, comme le dit le patient au médecin. Mais, à en juger par ce match, la santé du Diable est fragile. Et dire que Leao, du côté de Giroud, avait déjà sorti l’impasse après seulement deux minutes. Mais la Fiorentina, pas du tout soumise, a réagi en parvenant à égaliser avec Barak vers la demi-heure. Après le match nul violet, jusqu’au doublé des Rossoneri en finale, c’est la bagarre et la bagarre continue avec un Milan plus nerveux qu’efficace. Leao bouscule un but déjà marqué, mais la Fiorentina réclame un penalty non accordé par les Varois (faute de Tomori sur Ikone) et deux autres occasions nettes floutées de quelques centimètres. Soyons clairs : les trois points ne sont que très importants pour Pioli. Mais si Milan veut prendre Naples après l’arrêt, ils vont devoir beaucoup travailler. Trop d’erreurs aussi bien en défense qu’en attaque. Maignan manque à la porte, mais surtout cette gaieté légère du Diable a disparu. La bonne chose reste la ténacité. Mais sans le désordre des défenseurs violets, ce serait pénible.

L’Inter a également battu l’Atalanta (3-2)

En revanche, l’Inter est en meilleure santé et a retrouvé ses niveaux habituels. Cette fois, en battant l’Atalanta 3-2 à Bergame, elle a aussi réussi à briser son tabou : celui de battre un grand en match direct. Et il a réussi en renversant (pour la deuxième fois consécutive) le désavantage initial grâce à un doublé efficace de Dzeko, un kamikaze toujours sous-estimé et qui, au contraire, dans l’éternelle attente de Lukaku, fait remonter les Nerazzurri aux étages supérieurs. Désormais, l’Inter est quatrième (avec la Lazio) à moins de onze de Naples. Avec un avantage non négligeable cependant : savoir que lorsque le championnat reprendra il jouera tout de suite contre les Napolitains.

Inzaghi est quant à lui sorti du tunnel de la critique. En parlant de l’entraîneur de l’Inter, souvenez-vous de son nouveau record : celui d’avoir gagné plus que n’importe quel autre collègue en 250 matches de championnat. Pas mal pour un entraîneur qui était sur le point d’être viré. En revanche, c’est pire pour Gasperini, à sa troisième défaite consécutive. Quelque chose ne va pas avec la Déesse. Il perd les matchs qu’il est sur le point de gagner. Un syndrome étrange, semblable à celui qui a frappé Trump lors de la dernière élection.

La Roma ne dépasse pas le nul (1-1 avec le Torino)

Un autre qui ne va pas bien est Roma. Le tête-à-tête avec Turin, atteint in extremis, certifie la période malheureuse des Giallorossi. Matic, auteur de l’égalisation à la quatrième minute de reprise, sauve la Roma d’un imbécile mais pas des sifflets de l’Olimpico. Torino n’avait qu’un seul démérite : ne pas gagner. Il avait le jeu en main. Après l’avantage de Linetty, Belotti a également raté un penalty. Seul Dybala (une barre transversale) a été sauvé. Mourinho s’est fait expulser. Mais même cela n’a rien de nouveau. La nouvelle serait si le joueur de flûte, au lieu de critiquer ses joueurs en public, réussissait à rester sur le terrain.



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