Arrêt concret approuvé au parlement, l’opposition mécontente : "Deux pour cent des Flamands encaisseront, le reste sera aux prises avec des milliards de factures »


PolitiqueLa commission de l’environnement du Parlement flamand a approuvé mardi les décrets pour le changement de construction que le gouvernement a acceptés dans l’accord Crocus. Selon l’opposition, il s’agit d’une version très dépouillée du virage de la construction promis il y a quelques années.

En février, le gouvernement flamand est parvenu à un accord lié sur le dossier de l’azote et le décalage de la construction. Ce dernier devrait garantir que la consommation d’espaces verts soit réduite à zéro d’ici 2040.

En février, il a été décidé que les propriétaires fonciers situés dans des réserves résidentielles recevraient une indemnisation complète si leur terrain était rezoné. Un fonds de reconversion construction d’un montant annuel de 100 millions d’euros est constitué à cet effet. L’argent provient du Fonds pour le climat.

Un « manteau » sera placé sur les zones de réserves résidentielles non encore aménagées, soit environ 12 000 hectares. Seul le conseil municipal peut le supprimer, par décision motivée après consultation de la population. S’ils réaffectent la zone ou prennent une décision de libération, le régime de dommages du plan entre en vigueur.

« C’est triste »

Selon les partis d’opposition, les décrets votent l’ombre de ce qui aurait dû être jadis l’arrêt concret. « Les roues, le volant, le moteur et le réservoir de carburant ont été retirés du véhicule qui est encore debout », a déclaré Bruno Tobback (Vooruit) au Parlement flamand. « C’est triste, pour ce qui a été l’un des grands défis sociétaux, depuis la dernière législature. »

Après tout, les décrets n’offrent une solution qu’aux propriétaires des zones de réserve résidentielle. Seulement 7 % de l’espace ouvert qui disparaît se trouve dans ces zones. Il n’y a pas de plan pour les terrains à bâtir existants qui ne sont actuellement pas bâtis, a dénoncé l’opposition. Une vision majeure du développement territorial, dans un Plan de politique territoriale pour la Flandre, fait également défaut.


Devis

Les autorités locales paieront pour la mauvaise gestion du gouvernement.

Mieke Schauvliege (vert)

« Environ 2% des Flamands encaisseront, le reste sera aux prises avec une facture de milliards », a déclaré Mieke Schauvliege de Groen. « De plus, le gouvernement obtient à peine l’argent pour payer cette facture à partir de ses propres budgets. Alors que le gouvernement prévoit un fonds de 100 millions d’euros par an, le coût est déjà estimé à 240 millions d’euros par an. Les autorités locales paieront pour la mauvaise gestion du gouvernement.

Conséquences juridiques

L’opposition a également mis en garde contre des conséquences juridiques, car la valeur exacte de rachat n’est pas reprise dans les textes. Ce sont les Commissions Foncières qui détermineront l’indemnisation. Le Parlement émet treize lignes directrices à l’intention des commissions, qui forment le cadre du calcul.

« En tant que ministre de la Justice, vous devez savoir que la faisabilité juridique de ces décrets est nulle », a déclaré Leo Pieters du Vlaams Belang à Zuhal Demir (N-VA). « Vous serez traduit en justice. »

Le ministre flamand de la Justice Zuhal Demir a eu le vent du front au parlement. « Vous serez traduit en justice », a déclaré le Vlaams Belanger Leo Pieters. © BELGA



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