Armita Garawand a été tuée parce qu’elle ne portait pas de foulard. Tout comme Mahsa un an avant elle, elle a été tuée parce qu’elle refusait de se soumettre.


Aldo Cazzullo (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

CQu’est-ce qui pousse un homme à battre à mort une femme parce qu’elle ne porte pas le voile ? L’existence d’une « police morale » suffirait à elle seule à faire de l’État théocratique des ayatollahs un régime haineux.. D’autant plus lorsque la « police morale » tue.

Armita Garawand n’avait que seize ans: elle est décédée après vingt-huit jours de coma. J’ai toujours été convaincu que derrière toute violence se cache la peur, l’insécurité, un sentiment d’infériorité.

Les hommes ont toujours eu peur des femmes. Ils ont notamment peur de leur liberté. Liberté de sortir habillée comme elle veut et d’aimer qui elle veut. Les crimes d’honneur et le crime d’adultère féminin existent depuis deux mille ans ; en Italie, ils ont été abolis des années après la Seconde Guerre mondiale (les crimes d’honneur seulement en 1981) et dans d’autres pays, ils sont toujours en vigueur.

En Iran, Armita Geravand est décédée après un mois de coma, battue parce qu'elle ne portait pas de voile

Toujours et partout, la motivation officielle du législateur est que les enfants doivent être certains. Mais la véritable motivation est le refus des hommes de s’impliquer, de reconnaître le libre choix des femmes.

Quelqu’un dit : même nos grands-mères portaient le voile. Le voile peut être un choix identitaire et religieux. Mais cela peut aussi devenir un signe de soumission. Armita, tout comme Mahsa un an avant elle, a été tuée parce qu’elle refusait de se soumettre..

Nous ne savons pas quelle est la solidité du régime des ayatollahs. Pourtant, on sait combien d’hommes sont déterminés à masquer leur peur par la violence. On le sait bien et ça nous le rappelle chaque nouvelle de fémicide, qui cache l’incapacité d’accepter un « non » ou un « ça suffit », un refus ou un abandon, et la prétention de se considérer propriétaires du corps et de l’âme de la femme. Qui n’appartiennent qu’à elle. Pas à la « police morale ».

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