Après Sneijder le noir : avec Dybala l’Inter cherche une nouvelle Joya sur coup franc

Depuis que le Néerlandais a cessé de frapper sur coup de pied arrêté, l’Inter n’a plus trouvé de véritable expert en la matière : l’Argentin peut l’être, s’il retrouve le sentiment d’avant le confinement

Paulo Dybala c’est beaucoup de choses : dribble, inspiration, buts, passes décisives. Le tout avec ce splendide gaucher qui fait tomber les fans de football sous le charme, le même pied avec lequel il a déjà réussi plus d’une douzaine de coups francs dans sa carrière. Ici, en ce qui concerne ces coups de pied arrêtés, les collages les plus récents dans les mémoires de l’Inter répondent au nom de Wesley Sneijder, héros du Triplés de marque José Mourinho. Après lui, ce n’est pas exactement le vide, mais une série d’éclairs épisodiques : les Nerazzurri, pour viser le sommet européen, ont plutôt besoin d’un acteur de premier plan, spécialiste du coup franc. Et La Joya a ce qu’il faut pour être.

La décennie

La saison de Serie A qui a suivi le Triplet est la dernière dont les fans de l’Inter se souviennent comme pleine de coups francs : deux de Sneijder, un de Samuel Eto’o et un de Philippe Coutinho. Des spécialistes sont passés par Milan, mais aucun n’a réussi à s’imposer comme le Néerlandais : sur les 10 derniers championnats, il y a 11 buts de l’Inter en tout sur coup franc direct, plus un indirect. C’est un fait qui est également conditionné par le gouffre de trois ans entre 2018 et 2021, entre un but de Joao Cancelo contre Cagliari et un but de Christian Eriksen contre l’Udinese. Ici, le Danois est un spécialiste, mais pour les raisons que tout le monde sait, il a dû revenir en Premier League il y a un an. En septembre dernier, Federico Dimarco a transformé un magnifique coup franc contre la Sampdoria, mais la statistique la plus indicative est le fait qu’en une décennie de Serie A, aucun Nerazzurri n’a réussi à marquer 3 buts sur coup franc, pour donner une continuité à l’affaire. Deux Hernanes et Ever Banega l’ont fait, plus une série de joueurs arrêtés à un anneau : Fredy Guarin (plus deux en Coupe d’Italie), Christian Chivu, Adem Ljajic, Eder (indirect), Marcelo Brozovic, Cancelo, Eriksen (plus le derby di Coppa) et Dimarco.

Comme au bon vieux temps

En bref, à Viale della Liberazione, cela ne vous dérangerait pas d’avoir un homme qui peut être une véritable menace de sa tuile, qui peut frapper un coup franc avec plus de continuité. Sur ce front Dybala a les chiffres pour être l’homme qu’il faut, même si dès le premier confinement il n’a pas encore réussi à faire chanter son kicker du pied gauche. Cependant, depuis qu’il a rejoint la Juventus en 2015 jusque-là, La Joya c’était ce dont l’Inter aurait besoin aujourd’hui : quatre saisons consécutives avec au moins deux centres de football placés entre les différentes compétitions, pour 11 chefs-d’œuvre au total. Bref, ce que seuls Hernanes et Banega ont réussi à faire chez les Nerazzurri en une décennie, il l’a fait 4 fois de suite. Le total de 9 signatures en championnat sur la période est déjà invitant, auquel s’ajoutent le cachet de la finale de Supercoppa – perdue – en 2017 contre la Lazio et celle de la Ligue des champions en 2019 qui a valu le succès interne dans le groupes face à l’Atlético Madrid. Pourtant, depuis le 16 février 2020 (2-0 à Brescia), Paulo n’a plus frappé, notamment grâce aux tentatives répétées de Cristiano Ronaldo et aux récents problèmes physiques. Si Dybala aime se sentir au centre du projet, la punition peut être l’occasion de lui offrir un piédestal très bienvenu. Et pour trouver un spécialiste qui manquait à l’Inter depuis l’époque de Triplés.



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