Après Doel 3, c’est aujourd’hui au tour du réacteur nucléaire de Tihange 2 d’être définitivement déconnecté du réseau électrique, après une carrière d’exactement quarante ans. Le réacteur nucléaire de Huy, à Liège, en bord de Meuse, a été mis en service en 1983. La centrale électrique – exploitée par Engie Electrabel – d’une capacité de 1 008 mégawatts a produit suffisamment d’électricité pendant toutes ces années pour alimenter la Belgique en électricité pendant trois ans.
Pendant toutes ces années, la centrale électrique a également été fermée pendant longtemps. Des fissures ont été découvertes en 2012 dans les parois en acier des cuves des réacteurs de Doel 3 et de Tihange 2. Les deux centrales étaient surnommées « centrales à fissures ». En réalité, il s’agit de flocons d’hydrogène dans l’acier. En 2013, Tihange 2 a été autorisé à redémarrer, pour être à nouveau déconnecté quelques mois plus tard par précaution.
Ce n’est qu’en 2015 que le redémarrage définitif a suivi, après des recherches approfondies et le feu vert de l’autorité de surveillance nucléaire FANC. Un arrêt majeur inattendu a également suivi en août 2018, après la détection d’une dégradation du béton dans le bâtiment du bunker. Le réacteur a ensuite été arrêté pendant près d’un an.
Après une carrière de quarante ans, Tihange 2 sera définitivement retiré ce soir à 23h59, conformément à la loi sur la sortie du nucléaire. La centrale ne produira alors plus d’électricité.
« Pas de pertes d’emplois »
La déconnexion définitive se fera en toute sécurité, assure Antoine Assice, directeur des réacteurs de Tihange. Après la fermeture, un autre poste sera prévu pour la centaine de personnes qui travaillent à Tihange 2. Certains continueront à travailler pour le démantèlement, d’autres pourront travailler à Tihange 1 et 3. « Il n’y a pas de suppressions d’emplois », assure le directeur. Comme à Doel, la dernière volée sera aussi un moment difficile pour le staff de Tihange. « Cela devient émouvant », a déclaré le PDG de Tihange.
Comme auparavant pour Doel 3, le démantèlement de Tihange 2 porte un prix d’environ un milliard d’euros. Cet argent provient des provisions nucléaires. Au total, 6,3 milliards d’euros ont été affectés au démantèlement des sept réacteurs. Après avoir, pour ainsi dire, débranché Tihange 2, il reste des montagnes et des années de travail. Reste la phase d’arrêt définitif, qui peut durer jusqu’en 2027. Cela comprend la décharge du réacteur. Vient ensuite le véritable démantèlement et la démolition conventionnelle, prévue pour 2037.
Cela en fait le deuxième réacteur de notre pays à être définitivement déconnecté du réseau. En septembre de l’année dernière, Doel 3 a été définitivement débranché, à partir du 1er février, il faudra donc se contenter des cinq réacteurs nucléaires restants. Ces centrales ferment normalement en 2025, mais pour Doel 4 et Tihange 3, une prolongation de dix ans est prévue, suite à un accord entre le gouvernement et l’opérateur Engie Electrabel.
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