Après plus de 800 ans, la Flandre dit adieu à ses digues : Zuhal Demir (N-VA) introduit des régies des eaux sur la base de l’exemple néerlandais

1183, c’est l’année où l’infâme roi anglais Richard Cœur de Lion monte sur le trône. Que le tout aussi notoire sultan Saladin se heurte à nouveau aux croisés en Terre Sainte. Et que plus près de chez nous, ici en Flandre, un garde-digue est signalé pour la première fois. Plus précisément celui de l’écluse Veurne-Ambacht en Flandre occidentale.

Aujourd’hui, plus de huit cents ans plus tard, la Flandre a toujours ses sépultures de digue. Pour un moment en tout cas.

Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement flamand a approuvé une réforme visant à rationaliser la gestion de toutes les « voies navigables non navigables » en Flandre (polders et petits cours d’eau). Aujourd’hui, cette tâche est répartie entre pas moins de 112 gestionnaires, soit 50 municipalités, 56 autorités de polders et autorités de l’eau – avec des fouilles de digues, 5 provinces et l’Agence flamande pour l’environnement VMM.

Cela pourrait être mieux, déclare le ministre flamand de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA). « La fragmentation ne profite pas à la politique nécessaire. La tâche des gestionnaires de cours d’eau est plus importante que jamais : protéger les zones grâce à leur gestion particulière de l’eau contre les inondations et, à l’inverse, éviter leur assèchement. C’est un défi qui ne fait que s’aggraver en raison du changement climatique.

Il y a aussi un problème démocratique selon le ministre Demir. Les planches de polders et les plans d’eau sont composés des habitants d’une certaine zone qui possèdent au moins quelques hectares de terres. Généralement des agriculteurs. Ils indiquent les sépultures de la digue.

Cela crée parfois un monde clos. À Halen, dans le Limbourg, une querelle a récemment éclaté parce qu’un système d’arrosage refuse de remplir deux canaux, ce qui est nécessaire pour protéger la zone de tourbe de Zwarte Beek. Les canaux sont utilisés pour l’agriculture.

Les autorités des polders et les plans d’eau peuvent également percevoir des taxes de manière indépendante. Chaque année, ils collectent jusqu’à 8 millions d’euros auprès des habitants. De l’argent qui sert à financer l’entretien de leurs domaines, mais qui est donc (trop) peu maîtrisé.

Autorités régionales de l’eau

La réforme, approuvée par le gouvernement flamand, devrait – à terme – réduire le nombre de gestionnaires des voies navigables non navigables de 112 aujourd’hui à un maximum de 12 ‘water boards’. Un groupe de travail sera constitué pour examiner dans les mois à venir comment organiser et définir au mieux ces nouvelles régies flamandes de l’eau.

Une union globale des offices de l’eau sera établie au-dessus des offices de l’eau, qui coordonnera les travaux.

Aux Pays-Bas – où une grande partie du territoire a été disputée en mer – il existe une longue tradition de conseils des eaux, avec des élections directes tous les quatre ans pour les représentants au conseil des organisations. Il n’y aura pas d’élections directes pour les autorités de l’eau en Flandre. Le gouvernement nommera des gens. Le conseil d’administration comprendra des spécialistes du gouvernement flamand, des provinces et des communes concernées.

Les gens ne chercheront probablement pas trop loin pour la délimitation des nouvelles régies des eaux. La Flandre est déjà subdivisée géographiquement en onze bassins hydrographiques. D’ouest en est, ce sont le bassin de l’Yser, le bassin des polders de Bruges, le bassin de la Lys, le bassin des canaux de Gand, le bassin du Haut Escaut, le bassin de la Dendre, le bassin du Bas Escaut, les bassins de la Dyle et de la Senne, le bassin de la Nète, le bassin de la Demer et le bassin de la Meuse.



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