Après le but refusé de la Gantoise: « Les arbitres n’ont pas appris à ressentir le jeu »

Un but refusé lors d’Anderlecht-Gand relance la discussion sur l’arbitrage belge. Où est-ce que ça va mal ? « L’arbitre est en train de devenir une profession goulot d’étranglement. Et quiconque le souhaite ne peut pas le faire », déclare le journaliste sportif Hans Vandeweghe.

Thomas Van de Wal

Bonjour Hans. Il y a eu beaucoup de buzz ce week-end à propos du but refusé lors d’Anderlecht-Gent. Que s’est-il passé là-bas ?

« Lors d’un corner, un grand joueur gantois, Ismaël Kandouss, s’élance vers le but d’Anderlecht. Kristian Arnstad, le défenseur d’Anderlecht, est beaucoup plus petit et panique en voyant ce bélier venir vers lui. Il jette son corps devant pour empêcher cela, ce qui est à tout le moins une obstruction. Kandouss tombe et vous pouvez en fait donner une pénalité pour cela, mais Arnstad tombe lui-même et reste pour mort.

« Entre-temps, le ballon du corner atterrit sur Julien De Sart, qui marque pour Gand et égalise 1-1. Il n’y a rien de mal à ce but, pas même un hors-jeu.

« Néanmoins, le VAR souhaite intervenir pour reconsidérer cette phase entre Arnstad et Kandouss. En fait, le VAR n’est autorisé à le faire que dans un seul cas effacer l’erreur de l’arbitre. Le fait que l’arbitre accepte également de reconsidérer cette phase est la deuxième erreur de l’arbitrage. Le but est refusé, mais il aurait dû compter, il n’y a pas eu de violation claire ici.

L’entraîneur de l’AA Gent, Hein Vanhaezebrouck, a réagi très en colère et de manière critique à l’arbitrage lors de la conférence de presse qui a suivi. À juste titre ?

« Pour Gand, cette égalisation était bien sûr un but très important. Ils auraient pu obtenir un point de plus au classement, au lieu de zéro actuellement.

« Dans le feu de l’action, Vanhaezebrouck a également accusé les arbitres d’injustice et il ne sera pas apprécié pour cela, ces propos ne sont pas non plus bons pour la confiance dans l’arbitrage.

«Mais bien sûr, il n’a pas pu résister après sa défaite contre Saint-Trond en début de semaine. Archie Brown a en fait été renversé lors d’une action par Joel Fujita de Saint-Trond, mais après sa réaction à la provocation japonaise, Brown a reçu un carton rouge et Fujita jaune. Ensuite, Gand a perdu 4-1.»

L’arbitrage a été plus souvent critiqué ces dernières semaines. Où est-ce que ça va mal ?

« Les arbitres n’y arrivent tout simplement pas. Ils ne sont pas compétents, ils ne se sentent donc plus à l’aise et privilégient donc l’incertitude. Ils se cachent essentiellement sous un parapluie.

« Les arbitres ont appris à ne pas ressentir le jeu et à prendre des décisions logiques. Ils doivent à nouveau prendre des décisions dans l’esprit du jeu. Bien sûr, un coup qui frappe est en principe un carton rouge, mais il faut aussi voir ce qui l’a précédé dans cette phase de jeu. Hier, une mauvaise défense d’Anderlecht s’est transformée en faute pour Gand, ce qui est tout simplement une injustice.

« Avec Nicolas Laforge, vous aviez aussi l’un des arbitres les plus arrogants du terrain. Il y a un cri, et il pense pouvoir le résoudre en lui enlevant le but. Si même les joueurs d’Anderlecht pensent que Gand n’avait pas entièrement tort, alors vous savez que quelque chose ne va pas.

«C’est aussi juste de la malchance que semaine après semaine, une erreur après l’autre attire notre attention. De plus, en Belgique, nous avons tendance à exagérer et à saisir les tribunaux pour faire annuler les décisions. Les arbitres sont devenus ivres et sauvages, ce qui leur procure un stress énorme. Alors ils commencent à faire des erreurs, à un moment donné, cela en devient un prophétie auto-réalisatrice. »

Le VAR est-il toujours un bon système, si l’on en parle autant ?

« Il ne faut pas oublier qu’il y a encore plus de phases qui sont interprétées correctement que de mauvaises interprétations qui sont si souvent signalées aujourd’hui. Le VAR est une bonne chose en soi, le problème vient des personnes qui le composent.

« Les arbitres ne sont que des gens qui peuvent faire des erreurs. Nous ne voulons plus l’accepter, nous voulons que tout soit précis au millimètre près et c’est allé trop loin. Cependant, ils font beaucoup d’erreurs avec nous.

Les discussions sur les erreurs d’arbitrage à l’étranger sont-elles également si fréquentes ?

« Pas vraiment. Il y a eu récemment un raté flagrant en Angleterre, mais on n’en parle plus depuis si longtemps. Cela n’arrive pas non plus très souvent en France et aux Pays-Bas. Ces compétitions sont également différentes. Le football belge est un football de combat, avec une bonne défense et de nombreux duels. Cela conduit à des phases plus discutables. Les meilleurs joueurs de notre compétition jouent toujours à la fine pointe, avec des scores serrés le plus souvent. Alors un nul 1-1 ou une défaite 0-1 comme hier entre Anderlecht et Gand fait immédiatement une grande différence.»

Que faut-il pour élever à nouveau notre niveau et pouvoir à nouveau rivaliser au niveau international ?

« Il n’y a rien que l’on puisse faire à court terme. Il faudra que cela vienne de l’entraînement, et ensuite espérer que les choses se calment un peu, pour que les nouveaux arbitres puissent entrer sur le terrain avec moins de pression.

« Vous pourriez laisser des arbitres étrangers siffler ici, mais nous avons déjà essayé cela avec des arbitres néerlandais. Il y a une différence culturelle. Imaginez si les Anglais sifflaient ici. Ils permettent beaucoup plus, vous en verriez beaucoup ici.

« Sur le plan international, nos arbitres ne veulent rien dire de toute façon, les grands patrons de l’UEFA le voient aussi. Aujourd’hui, le problème est plus grave et s’applique à tous les sports. Qui veut encore faire ça ? Même dans les séries inférieures, les arbitres sont simplement insultés verbalement. L’arbitrage devient une profession goulot d’étranglement. Et quiconque veut encore le faire et entre en première classe ne peut pas le faire.



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