Après deux mois, la France a à nouveau un gouvernement, mais il est immédiatement sous le feu de la gauche et de la droite radicale.


Après deux mois et demi d’incertitude politique, la France dispose à nouveau d’un gouvernement. Le secrétaire général de l’Élysée l’a annoncé samedi en écrivant Le Monde. Le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier est composé en grande partie de ministres issus des partis de centre-droit et conservateurs, dont Antoine Armand (Finances), Bruno Retailleau (Intérieur) et Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères). Le seul ministre issu d’un parti de gauche est Didier Migaud, un ancien socialiste qui a pris sa retraite de la politique en 2010. Il occupera le poste de ministre de la Justice.

Il a fallu quinze jours au Premier ministre Barnier, lui-même nommé après des semaines de discussions entre les partis, pour constituer le gouvernement. Son équipe est composée de 39 ministres au total. Le président Emmanuel Macron a donné samedi son aval à la nouvelle équipe, qui se réunira lundi à 15 heures lors du premier Conseil des ministres de ce gouvernement à l’Élysée.

Tous les Français n’attendaient pas avec impatience la présentation du nouveau gouvernement. En prévision de cette annonce, de nombreux manifestants de gauche sont à nouveau descendus dans la rue samedi pour exprimer leur mécontentement. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, de Paris à Marseille. Les manifestants sont en colère parce que la gauche, unie sous le nom du Nouveau Front Popculaire (NFP), est devenue la plus grande aux élections, a raté le poste de Premier ministre et se prépare désormais à un gouvernement de droite.

La tâche du gouvernement Barnier est de tenir bon au sein d’une Assemblée Nationale, la Chambre des Représentants française, fortement divisée entre les trois blocs de pouvoir : la gauche, le centre et la droite (radicale). Ce ne sera pas une tâche facile. Jean-Luc Mélenchon, leader de la gauche révolutionnaire, a déclaré samedi avant l’annonce du nouveau gouvernement : « Barnier n’a pas d’avenir ». Jordan Bardella, président du parti de droite radicale Rassemblement National, a écrit immédiatement après l’annonce sur X que le nouveau gouvernement « signale le retour du macronisme par la porte dérobée ». « Ce que les Français ont démocratiquement approuvé à deux reprises ne peut être renversé par de déplorables jeux d’appareils et de calculs politiques. C’est donc un gouvernement qui n’a pas d’avenir », a déclaré Bardella.

Lire aussi

La France entre en territoire inconnu avec un Premier ministre sous la tutelle de Le Pen






ttn-fr-33