Après des mois de tergiversation, le moment est venu : le gouvernement flamand décide que Ventilus sortira du sol

Dans son communiqué, le Premier ministre flamand Jan Jambon (N-VA) ne le dit pas avec tant de mots, mais pour ceux qui connaissent le contenu du dossier Ventilus, c’est pourtant clair : le gouvernement flamand avec N-VA, CD&V et Open Vld a accepté de construire Ventilus en surface. Les chrétiens-démocrates, en particulier, ont longtemps freiné.

« Le gouvernement flamand accepte le contenu et les conclusions du rapport du professeur Westermann, qui confirme les conclusions du précédent rapport de l’intendant et de son équipe d’experts », a écrit Jambon dans son communiqué jeudi. Le professeur allemand Westermann et l’intendant Guy Vloebergh (UAntwerp) sont récemment arrivés à la conclusion que seule une ligne aérienne à haute tension est techniquement faisable.

Selon Jambon, l’élaboration concrète du projet – qui devrait être prêt d’ici 2027 – peut maintenant commencer. « Cela permet à l’équipe de planification de continuer à travailler sur les études d’impact (MER), l’analyse coûts-avantages sociaux (SCBA) et le rapport de sécurité spatiale (RVR) en vue d’une proposition d’itinéraire préférentiel en février 2023 », déclare le député.

Moulins à vent en mer

La nouvelle connexion Ventilus doit servir à transporter l’électricité produite par les nouveaux parcs éoliens en mer du Nord et à renforcer le réseau à haute tension de Flandre occidentale. Au total, il est d’environ 80 kilomètres. Certains seront tirés sous terre, d’autres utiliseront le réseau existant. Mais il y aura également 22 kilomètres de nouvelle ligne aérienne à haute tension, qui sera probablement parallèle à l’E403 au sud de la province de Flandre occidentale.

Les résidents le long du tracé prévu de la nouvelle «compagnie aérienne» s’inquiètent depuis des années des effets possibles sur la santé, d’une image de paysage en ruine et d’une baisse de la valeur de leurs propriétés. Ils exigent que la ligne électrique soit posée complètement sous terre. Mais le gouvernement flamand n’aime pas cela. Comme mentionné, selon un rapport de l’intendant Vloebergh, un projet souterrain est pratiquement irréalisable. Le coût de construction passerait de 1,6 à 6,4 milliards d’euros. L’argent qui est prélevé sur la facture d’énergie. Le projet serait également longuement retardé.

Le gouvernement flamand veut élaborer un plan de compensation financière pour les riverains concernés – il concernerait cinquante à soixante foyers à proximité du tracé prévu. Elle pourrait prendre une décision la semaine prochaine. Premièrement, vous devez consulter le gouvernement fédéral. Après tout, c’est à Elia de payer ces compensations. Et Elia, en tant que gestionnaire du réseau à haute tension, relève de la tutelle fédérale. Cette consultation semble être une formalité. Compte tenu de la crise énergétique, le gouvernement fédéral souhaite que les nouveaux parcs éoliens offshore commencent à fonctionner le plus tôt possible.

Une action en justice

Il faut maintenant attendre et voir ce que feront les groupes d’action locale. Ils ont déjà annoncé une action en justice si Ventilus vient au-dessus du sol. Plusieurs maires locaux ont également déclaré depuis un certain temps qu’ils gardaient toutes leurs options ouvertes. (La plupart des communes concernées ont un maire CD&V.) Localement, le Vlaams Belang sent le souffle chaud sur son cou. Le parti d’extrême droite monte en puissance électoralement en Flandre occidentale et s’oppose à la construction d’une ligne électrique aérienne.

« Nous sommes bien conscients que nous ne pouvons pas arrêter cette démarche du gouvernement flamand », répond Lieven Huys, bourgmestre CD&V de Wingene, à la décision d’une ligne aérienne. « Nous préférerions ne pas l’avoir, bien sûr, mais à un certain moment, il faut s’y résigner. » Avec ses collègues maires, Huys « suivra de près l’ensemble du projet et intentera une action en justice si nécessaire », a-t-il déclaré. « Mais aujourd’hui, mes collègues et moi ne le faisons pas encore. »

Règles de location

C’est peut-être un jour heureux pour le ministre flamand de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA). Elle doit boucler quatre dossiers vert mal de tête cet automne : Ventilus, les nouvelles règles du bail, la politique de l’azote et le nouveau plan d’action fumier. Le premier fichier est maintenant officiellement sorti des starting-blocks. Le gouvernement flamand est également parvenu jeudi à un accord sur les nouvelles règles de location. Ces nouvelles règles devraient accélérer le reboisement.

Lors de l’achat d’un terrain dans une forêt et une réserve naturelle, la Flandre doit désormais attendre jusqu’à quatre ans avant qu’un bail en cours pour un agriculteur puisse être annulé et que le reboisement puisse commencer. Les gouvernements successifs ont promis de changer cela. Dans le nouvel accord, le « délai de préavis » pour un bail dans les réserves forestières et naturelles est limité à trois mois.



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