Amnesty : « Djalali risque d’être exécuté à tout moment »


Récemment, une agence de presse iranienne a annoncé que Djalali serait exécuté au plus tard le 21 mai. C’est maintenant samedi. Ahmadreza Djalali, un professeur suédo-iranien qui a également enseigné en Belgique, est détenu en Iran depuis avril 2016.

L’enquête d’Amnesty montre que, quelles que soient les motivations initiales, la situation a changé fin 2020 et est devenue une prise d’otage. A cette époque, le procès d’Assadollah Assadi, qui a depuis été condamné pour son rôle dans un attentat à la bombe déjoué contre une réunion du groupe d’opposition iranien MEK, a commencé en Belgique.

L’Iran veut échanger Djalali contre Assadi. Le message de la date limite du 21 mai est venu juste au moment où le cas d’Assadi était en appel en Belgique.

Il existe depuis quelques jours sur Twitter un profil qui se fait appeler « l’épouse d’Assadollah Assadi » et publie des lettres de la prison belge. Son authenticité est difficile à déterminer. Dans ces textes, le condamné se plaignait des circonstances de son incarcération.

L’Iran a précédemment lié les deux affaires. En 2020, Ahmadreza Djalali a été placé à l’isolement et informé que son exécution aurait lieu dans une semaine. C’était quelques jours avant le début du procès contre Asadi en Belgique.

Selon Amnesty, l’exécution de Djalali a ensuite été reportée après des actions dans le monde entier. Cette fois aussi, le ministère iranien des Affaires étrangères a indiqué qu’un report était possible.

Il y a encore une deuxième affaire pendante dans laquelle l’Iran peut utiliser un échange de prisonniers. Ce n’est pas la Belgique, mais la Suède qui est partie prenante. Hamid Nouri est jugé en Suède pour une possible implication dans les massacres des prisons iraniennes en 1988. Il connaîtra le verdict dans cette affaire le 14 juillet. Parce que Djalali a la nationalité suédo-iranienne et que sa famille vit en Suède, l’Iran pense qu’il met la Suède sous pression.

« Les autorités iraniennes utilisent la vie d’Ahmadreza Djalali comme un pion dans un jeu politique brutal et semblent menacer son exécution parce que leurs demandes ne sont pas satisfaites », a déclaré Diana Eltahawy d’Amnesty International. « Les autorités essaient d’entraver la justice en Suède et en Belgique. Ces deux pays doivent enquêter sur le crime de prise d’otages.

L’Iran, la Suède et la Belgique sont tous parties à la Convention internationale contre la prise d’otages, qui criminalise la prise d’otages.

L’épouse de Djalali, Vida Mehrannia, se bat depuis des années pour son mari. Elle a également dit tout au long qu’ils détenaient son mari en otage.

Hier, il y a eu une campagne à l’ambassade d’Iran pour le conférencier invité de la VUB Djalali.Image Marc Baert



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