Alcool au volant : pourquoi les Belges restent-ils obstinés, malgré les innombrables campagnes de Bob ?

Malgré près de 30 ans de campagnes bob, les accidents liés à l’alcool restent nombreux pendant les vacances. Les campagnes n’ont-elles rien fait ? « Il faut beaucoup de temps pour changer une mentalité. »

Yannick Verberckmoes

Le jour du Nouvel An, un accident impliquant un conducteur ivre se produit presque toutes les heures. L’institut de la circulation routière VIAS est arrivé à cette analyse qui donne à réfléchir en analysant les chiffres des accidents pendant les vacances au cours des dix dernières années. Dans une journée ordinaire, l’alcool est déjà un coupable persistant. Onze pour cent des accidents impliquent un conducteur sous influence. Cependant, à la veille du Nouvel An, ce pourcentage s’élève à 33 pour cent.

Ce pourcentage est également nettement plus élevé pendant les vacances de Noël, selon l’analyse. Les dernières nouvelles Signalé précédemment. Ces chiffres présentent la situation d’autant plus positivement que les années corona – où les bulles faisaient référence à autre chose que le champagne – sont également incluses. Le prédécesseur de VIAS, l’IBSR (Institut Belge de la Sécurité Routière), a lancé les campagnes bob en 1995. Pourquoi sommes-nous si obstinés, alors que le message nous est martelé depuis des années ?

La tentation de boire le « un », suivi des numéros deux et trois, est encore trop grande pour de nombreux conducteurs, semble-t-il. Le plaisir du dîner de fête a donc un côté sombre dans les statistiques d’accidents. Le porte-parole Stef Willems parle d’un groupe de personnes qui se trompent et qui ne se soucient pas du tout des règles. «Ils considèrent que c’est leur liberté de boire», explique Willems.

Compteurs

Beaucoup d’autres réalisateurs se trompent. La limite légale de 0,5 pour mille correspond en principe à deux verres d’alcool. Mais quiconque compte ses verres peut être déçu. «Il s’agit de deux unités», précise Willems. « Mais lors des fêtes de famille, on verse souvent de grands verres, de sorte qu’un verre correspond rapidement à une unité et demie. Si vous buvez deux verres, vous êtes au-dessus de 0,5 pour mille.

« Celui qui boit ne conduit pas » est donc le slogan de la campagne Bob cette année. Il s’adresse précisément à ces « comptoirs », à ceux qui pensent pouvoir s’en tirer avec quelques verres. Selon VIAS, la loi devrait également véhiculer ce message. Elle préconise donc d’abaisser le seuil légal à 0,2 pour mille. En pratique, cela équivaut à une tolérance zéro.

Outre l’alcool, la police est de plus en plus confrontée à la drogue. C’est ce qui s’est récemment produit à Hasselt, où des agents ont contrôlé dans la matinée les environs d’un événement techno. Sur les 140 conducteurs, 46 avaient consommé de la drogue. Cela signifie un sur trois. L’ancien juge de police Peter Vandamme a également vu le nombre d’infractions liées aux drogues augmenter au cours de sa carrière. « Il y a un changement d’attitude à l’égard de l’alcool chez les jeunes », dit-il. « Mais on assiste ensuite à une nouvelle croissance des drogues. C’est incompréhensible. »

Cependant, il faut être clair : boire et conduire ne font pas bon ménage, pas plus que renifler ou avaler. D’un autre côté, trop de réalisateurs semblent encore sous-estimer les risques – et surestimer leurs propres capacités. « Certaines personnes pensent que les choses s’améliorent même après quelques verres », explique Gerard Tertoolen, psychologue néerlandais de la circulation.

Simulateur de déclenchement

Les campagnes à elles seules ne semblent pas suffire. Mais comment faire changer les mentalités ? Tertoolen souligne l’importance du contrôle social. Vous voyez un ami ou un membre de votre famille lors d’une fête qui boit trop et veut ensuite monter dans la voiture ? Appuyez ensuite sur cette personne. « Même si c’est ennuyeux, vous ne devriez pas avoir un bon mot à dire sur un tel comportement », déclare Tertoolen. « Pour changer les mentalités, on peut commencer dans son propre cercle. »

Le slogan de la campagne néerlandaise de bob de cette année contient une référence à ce contrôle social : « Si vous êtes BOB, dites-le à voix haute ». Cela permet aux autres invités d’en parler un peu plus facilement à BOB s’il boit. Mais l’hôte ou l’hôtesse reçoit aussi immédiatement le message qu’il ne doit pas tenter le BOB. « Le problème avec les campagnes, c’est qu’au fil des années, les choses commencent à devenir un peu compliquées », explique Tertoolen. « Quand tu fais la fête, tu ne penses plus à cette publicité télévisée. »

Selon lui, il est plus convaincant de laisser les gens expérimenter eux-mêmes les risques de l’alcool au volant. Tertoolen se rend lui-même aux événements avec un simulateur « 3D Tripping ». Dans le simulateur, les visiteurs peuvent découvrir ce que signifie conduire sous l’influence de drogues ou d’alcool. « L’expérience est la motivation la plus importante pour changer de comportement », explique le psychologue de la circulation.

De tels projets ont certainement leur valeur, confirme le psychologue motivationnel Maarten Vansteenkiste (UGent). Mais sa portée est plutôt réduite. Selon lui, les campagnes bob ont déjà prouvé leur utilité. Cela ressort clairement des nombreux conducteurs qui ne boivent rien pendant les fêtes. Selon lui, cela pourrait aussi être un peu plus souligné. Les campagnes ont encore un peu trop tendance à pointer du doigt.

Willems souligne également la sensibilisation sociale accrue aux dangers de l’alcool, dans laquelle, selon lui, les campagnes jouent un rôle. Mais les statistiques d’accidents montrent également qu’il reste encore beaucoup à faire. « Sans ces campagnes, la situation aurait probablement été bien pire », dit-il, « mais il faut beaucoup de temps pour changer les mentalités ».



ttn-fr-31