L’un des chapitres du PNR qui agite le plus le gouvernement sur les risques liés à sa mise en œuvre effective est celui des 40 milliards d’investissements qui doivent être faits dans les collectivités locales. Et au sein de cette tendance, l’alarme a commencé à sonner surtout pour la Mission 4, Composante 1, celle de la valorisation de l’éducation dans laquelle les Municipalités ont un rôle central. Environ 6 milliards passent par les maires, répartis en deux familles d’écoles maternelles et maternelles d’un côté et cantines, gymnases et écoles neuves de l’autre. Désormais, l’alarme s’intensifie, en raison de l’intersection entre un calendrier de plus en plus serré et une complexité croissante de mise en œuvre.

Crèches et écoles maternelles, 4,7 milliards sur la table

Avec ses 4,7 milliards de valeur totale, le cœur financier de cette branche du PNR est celui relatif aux écoles maternelles et préscolaires. Sont en jeu les 2 189 interventions financées par les classements publiés le 16 août dernier (333 préscolaires et 1 857 entre crèches et centres) et 381 autres projets couverts par les 700 millions mis à disposition par l’avis de mars 2021. Ces dernières semaines après une attente prolongée due à la procédure bureaucratique des mesures qui se termine par l’enregistrement à la Cour des comptes, les propositions d’accord du ministère de l’Éducation pour l’octroi de prêts ont commencé à arriver aux municipalités d’exécution. Et ils ont alimenté l’agitation des administrateurs, et surtout des techniciens appelés à exercer la fonction de maître d’œuvre unique.

L’accord proposé

Les 19 pages de l’accord proposé inquiètent ceux qui doivent signer en bas. La plupart d’entre elles sont concentrées dans la longue liste des obligations de l’organe d’exécution, divisée en 28 points par l’article 5 qui est comparé à seulement 6 points de l’article suivant sur les attributions du ministère titulaire ; tout aussi riche est la structure des causes, 13, qui peuvent entraîner l’expiration du prêt, tandis qu’il existe 23 cas qui déclenchent une réduction de 10 à 25% des fonds prévus.

Les règles du Pnrr

Une partie substantielle des obligations découle directement de la réglementation Pnrr, qui fixe l’objectif d’augmenter structurellement l’offre de places en crèche (d’un enfant sur quatre à un sur trois dans l’ensemble), de respecter des critères environnementaux contre « les dommages importants  » (principe DNSH) et ainsi de suite. Sur cette base, cependant, le contrat ministériel ajoute une série dense de contraintes de gestion qui visent avant tout à garantir « l’exactitude, la fiabilité et la congruence des données financières, physiques et procédurales de contrôle ». Et voici venir un deuxième problème, au centre d’une comparaison technique pas très facile avec la Mef.

Le nœud du système informatique

L’ensemble du processus de création, de gestion et de contrôle des données sur les interventions doit en effet transiter sur le « système informatique et de gestion adopté par l’administration responsable », c’est-à-dire le ministère de l’Éducation nationale, tandis que la Régis, le cerveau informatique du Pnrr construit par le Bureau général de la comptabilité de l’État pour le contrôle des données de chaque projet et pour les rapports à la commission. Pour les collectivités locales, ce choix risque d’entraîner un doublement de la bureaucratie, car les échéances mensuelles du Regis doivent en tout état de cause être respectées ; pour la Mef, elle peut constituer un obstacle de plus au contrôle général de l’avancement du Plan.



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