Les nouvelles règles budgétaires européennes posent une tâche difficile à notre pays : économiser 27 milliards d’euros sur sept ans. Un effort qui fera sans doute mal. Pourtant, les partis hésitent à annoncer des mesures impopulaires pendant la campagne électorale. Aujourd’hui, lors de leur conférence, les libéraux sont les premiers à jeter cartes sur table avec un tableau budgétaire calculé. Ils y ont énuméré des dizaines de mesures et démolirent un certain nombre de vaches sacrées.
La semaine dernière, par exemple, la présidente du Vooruit, Melissa Depraetere, a opposé son veto aux réductions des soins de santé ou de la sécurité sociale. Pourtant, les libéraux veulent économiser 5,6 milliards d’euros dans les soins de santé. En ralentissant la croissance du budget de la santé à 1,5 pour cent par an, en permettant aux hôpitaux de se spécialiser davantage et en attribuant de manière plus ciblée le statut de rémunération majoré, qui donne droit à une réduction. Aujourd’hui, 2 millions de Belges bénéficient d’un tel statut.
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L’ajustement automatique de l’indice des salaires est également frappant. Cette somme ne serait pas supprimée, mais serait versée uniquement en montant net. Il y aurait un frein à la part brute, de sorte que le handicap des coûts salariaux avec nos pays voisins serait éliminé. En outre, l’instrument libéral comprend l’abolition de la tranche d’imposition de 45 pour cent, une extension des primes à l’emploi et une réduction des allocations de chômage. Cette durée serait limitée à 1 à 2 ans, selon la situation du marché du travail.
Les libéraux visent à créer 450 000 emplois supplémentaires. Pour compléter cela, ils souhaitent que la différence de revenus entre actifs et inactifs soit d’au moins 500 euros net. Il existe également un certain nombre de revendications bleues classiques, telles que l’expansion des emplois flexibles et une meilleure rémunération pour les travailleurs indépendants. L’objectif est d’augmenter le taux d’activité à 79 pour cent. Il devrait rapporter un peu plus de 7 milliards d’euros au Trésor public.
En matière de retraites, il est frappant que les libéraux veuillent accorder moins de poids au montant de la pension pour des périodes équivalentes, pendant lesquelles quelqu’un ne travaille pas mais construit des droits à pension. À cela s’ajoute l’abolition de la péréquation. C’est le système dans lequel les pensions des fonctionnaires augmentent en même temps que leurs salaires. Les libéraux veulent assimiler les pensions des fonctionnaires à celles des contractuels. Dans l’ensemble, ils veulent moins de fonctionnaires.
« Montrez-nous l’argent »
Les libéraux avaient annoncé précédemment vouloir investir près de 4 milliards d’euros dans la défense lors de la prochaine législature. Ils souhaitent financer en partie l’achat de nouveaux équipements militaires en vendant plusieurs participations gouvernementales, notamment celles de Belfius, Ethias et BNP Paribas. Ils veulent également économiser 250 millions d’euros sur l’asile et la migration en réduisant le nombre de places d’accueil pour les demandeurs d’asile de 35 000 à 25 000.
Quoi qu’il en soit, nous devons faire un effort majeur dans les années à venir pour combler l’écart budgétaire, dit-on. Les libéraux veulent réduire l’écart de 0,6 à 0,8 pour cent du PIB par an. Sur l’ensemble de la législature, cela représente un effort de 24,7 milliards d’euros. Ce montant total n’a pas encore été calculé par le Bureau fédéral du Plan, car l’examen des programmes électoraux ne sera terminé qu’un mois avant les élections.
Au sein de la direction du parti, on entend dire que les autres partis devraient désormais également faire leurs devoirs. « Notre message est clair: ‘Montrez-nous l’argent’.»