Aime vivre et aime lire. Cinq histoires d’amour, de ton et de style différents, qu’on ne peut s’empêcher d’aimer pour leur grâce, leur poésie et leur capacité à surprendre.


ETLes voici 5 histoires d’amour que vous ne trouverez pas racontées dans ces 5 livres : les sucrées et écoeurantes stéréotypées d’une petite Saint-Valentin originale. En échange, des opportunités surprenantes d’enquêter sur les sentiments et la manière dont ils façonnent l’âme humaine. Et un chat messager d’amour.

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Le meilleur de tout au monde, c’est votre chat

Il y a deux histoires d’amour qui parcourent les pages de Le meilleur de tout au monde, c’est votre chat, (Elliott, 25 €). Celui qui se nourrit de collages, de lettres et de cartes postales, dont Wislawa Szymborska, future prix Nobel de littérature en 1996, était une collectionneuse passionnée. Et qui se déverse sur Kornel Filipowicz, un prosateur accompli, de dix ans son aîné. Elle l’avait déjà repéré en 1940, alors qu’elle avait dix-sept ans, mais l’accord fut consolidé en 1966. Dans le livre vingt ans d’échanges entre deux amoureux qui vivent une période difficile, politiquement et en raison des contraintes du quotidien. La nécessité de remplir des formalités bureaucratiques pour tout et l’extrême pénurie de nourriture apparaissent.

Ludique, souvent dédié au chat de Kornel et encore plus souvent teinté de jalousie, les lettres sont remplies d’amis et de personnages imaginaires. C’est une succession d’épisodes drôles, de chasse aux cartes postales anciennes (dont tous deux sont de féroces collectionneurs) et de reportages précis sur les sorties de pêche de Kornel Filipowicz. Ils s’entrelacent avec des séjours en sanatorium, avec des nouvelles sur la santé des plantes d’intérieur et des commentaires sur la monotonie de la politique, très déguisée. Pourquoi deux histoires d’amour ? pouquoi amoureux de la poétesse qui chante le quotidien, ici ils la retrouvent à mille pour cent : avec l’ironie, la mélancolie, la ferveur qui sait rendre chaque fragment surprenant du monde. Pour ceux qui ont un cœur de poète.

Wislawa Szymborska et Kornel Filipowicz, Le meilleur de tout au monde est votre chat. Lettres 1966-1985, Elliott, 25,00 €

Une femme dans l’ombre

Ici aussi ils sont entrelacés deux histoires d’amour. En effet dans ce cas de mauvais amour. Celui de Ginà, l’un des cinq enfants de Cesare Lombroso, célèbre criminologue, anthropologue et psychiatre. Elle elle est restée en retard toute sa vie au service des égos sans limites des hommes de sa vie, de son père et de son mari. Son intelligence sa personnalité était considéré uniquement comme un outil utile pour la carrière intellectuelle de Lombroso et Guglielmo Ferrara, célèbre historien et homme de lettres italien entre le XIXe et le XXe siècle. Pour toute la vie, dès l’âge de douze ans, elle était la secrétaire de son père, stratagème avec lequel elle essayait d’attirer son attention, peut-être son affection. Il a continué à se consacrer à réorganiser les notes de l’homme après sa mort, au détriment du développement de ses propres théories plus avancées.

Une femme dans l’ombre, Clichy, 19,50 €. Le refus de s’affirmer, entre contrainte et sacrifice, de la fille de Cesare Lombroso, Gina. Par Silvia di Natale.

Elle a soutenu toute sa vie la carrière de son mari, même intellectuellement qui n’aimait pas et qui gardait une maîtresse. Et il a laissé l’homme qui avait fait battre son cœur à sa sœur Paola, qui était amoureuse de lui. Il obtient d’abord un diplôme de lettres, pour plaire à sa famille, et n’entreprend que plus tard des études de médecine, contre l’opposition de son père. César était socialiste, il était considéré comme un anticonformisteà Turin au début des années 1900, mais le chauvinisme féroce de la société ne l’a jamais remis en question, même un instant.. Et arrêtons-nous ici. Un roman éclairant, écrit sous forme de journal intime, bien documenté, qui n’inspire pas de compassion. Mais heureusement, il s’indigne. Pour les femmes et les filles en colère.

Des vieux enfants perdus dans les bois

Margaret Atwood (Ponte alle Grazie, 16,90 €) raconte, dans plusieurs de ces 15 histoires, l’amour entre Nell et Tig, les deux aînés du titre.

La dystopie, qui raconte l’avenir avec des traits extrêmement négatifs, a rendu Margaret Atwood universellement célèbre avec Le conte de la servante. C’est le roman où le patriarcat est plus triomphant que jamais et où les femmes ne sont que des juments. Mais dans celui-ci recueil de 15 nouvelles, la dystopie n’entre que sur la pointe des pieds. Les histoires d’amour et de mort ont le plus grand poids. ET celle qui mélange les deux éléments avec une poésie extraordinaire, les histoires de Nell et Tig, alter ego de l’écrivaine elle-même et de son défunt mari Graeme Gibson en 2019. Des détails minimaux, capables de faire transparaître toute la tendresse, la nostalgie et le regret. Et bien sûr aussi la peur de la mort, du néant. Mais si bien écrit que c’est de la gratitudeet pour pouvoir les lire pour remplir le coeur. Pour ceux qui aiment et aiment la littérature.

La volonté

Nina Wähäne La volonté (Carbonio, 21 euros) raconte l’histoire d’amours, de haines et d’alliances dans une famille qui a grandi sous la direction d’un père maître en Carélie finlandaise, à la frontière avec la Russie, dans les années 1980.

Le roman se déroule pendant les jours de Noël (1981) dans un paysage finlandais aride et enneigémais l’histoire se nourrit de suspense et de flashbacks continus. Il y a un maître père, Repenti, fils d’un paysan pauvre, dans une terre hostile. Considérez le travail de vos enfants ou les fardeaux dont vous devez vous débarrasser. Siri la femme est mère de douze enfants, elle s’est mariée pour échapper à la mort, à la famine ou éventuellement aux mauvais traitements. Et les enfants, de 40 à 5 ans, qui ont grandi dans une famille à tous égards dysfonctionnelle et qui vivent cette situation au quotidien. Où sont les histoires d’amour ici ? Ils se propagent au centre de l’histoire, dans le désir des enfants plus âgés de protéger leur mère et leurs frères et sœurs de l’influence de leur père. Mais ensemble, il y a un calcul et une tension qui, dès la première page, comme on le sait, tourne autour d’un meurtre. Mais qui le fera ? Pour ceux qui aiment les sagas familiales à l’ancienne, mais aussi tout le suspense des thrillers.

Le monde et tout ce qu’il contient

Aleksandar Hemon (Crocetti, 20 €) dessine une histoire d’amour grandiose avec l’histoire de Rafo Pinto et Osman, sans adjectifs pour l’étayer.

Le jour où l’archiduc François Ferdinand d’Autriche a été tué à Sarajevo et la Première Guerre mondiale est sur le point de faire exploser le jeune homme Rafa Pinto pharmacien d’origine juive poursuit son rêve d’amour, parmi la foule qui se rassemble au passage du couple impérial. Et c’est à quelques encablures de l’homme que va exploser le coup fatal. Une balle qui va renverser un monde entier. Et il aura la force de balayer à jamais son ancienne vie. Il le jettera dans les tranchées de Galicequi faisait alors partie de l’Ukraine, remplie de cadavres de désespoir et de guerre. Aux côtés d’Osman, son camarade musulman, son seul grand amour. Avec lui, il n’échappera à l’horreur de la défaite que pour commencer une vie d’errance, cousant son existence de réfugié et celle de son âme fille Rachela aux événements insensés du mondequi bouleverse le destin et les projets de chacun.

Entre espions, bolcheviks, aventuriers et trafiquants, escaladant les montagnes et traversant les désertsde monde en monde, s’étend jusqu’à Shanghai. Grâce à l’amour pour Osman, une fois décédé, il devient une présence plus ardente. Une aventure passionnante dont on ne voudrait jamais se terminer. Pour ceux qui croient que l’amour et les livres bien écrits ne connaissent ni genres ni frontières.

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