Solidarité avec l’aiguille et le fil. Les créateurs de la Fashion Week cousent pour leurs collègues ukrainiens.
Lorsque les créations de Jean Gritsfeldt (27 ans) sont présentées dans la centrale électrique mercredi soir, le créateur de mode de Kiev est assis dans son pays natal et craint pour sa vie. Pour que son spectacle puisse encore avoir lieu, des confrères allemands l’ont soutenu.
« Sa collection était prête, mais n’a pas pu être livrée à Berlin à cause de la guerre. Gritsfeldt lui-même n’était pas autorisé à quitter le pays », explique le patron de la Fashion Week, Marcus Kurz (47 ans).
Pour que le travail puisse encore être vu lors de l’événement de mode de Berlin, 30 bénévoles lui ont confectionné 21 pièces en seulement quatre jours.
Parce que le créateur redéfinit la mode face à la guerre, il crée spontanément de nouveaux modèles « qui nous font sentir en sécurité et au chaud ». Jean Gritsfeldt : « Dans le bunker, peu importe ce que vous portez. » Par conséquent, les pièces ont également été fabriquées à partir de déchets recyclés.
Parmi les organisatrices de la campagne figurent les militantes de la mode berlinoise Cherie Birkner (33 ans) et Carina Bischof (37 ans), directrice générale de l’association Fashion Revolution Germany. Pour elle, « c’était un peu inutile de se préparer pour la fashion week à cette époque ».
Mais le projet de Gritsfeldt avait du sens pour Carina Bischof. Le concepteur a donné des instructions à l’équipe par téléphone depuis Kiev et souhaite envoyer un message vidéo aux invités de la centrale électrique dans la soirée.