Afflux frappant de demandeurs d’asile en provenance du Burundi


L’afflux de demandeurs d’asile burundais a fortement augmenté ces derniers mois. Avec environ 300 demandes par mois, le pays africain figurait dans le top cinq des pays d’origine en août. C’est ce que la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V) a déclaré à la Chambre. Elle a déjà été en contact avec l’ambassadeur de Serbie au sujet de cet afflux soudain, par lequel les Burundais entrent souvent en Europe.

Ce n’est un secret pour personne que notre pays est aux prises avec un afflux important de demandeurs d’asile ces derniers mois. Le nombre de demandes d’asile l’année dernière était de 25 970, alors que notre pays dépasse déjà les 24 000 demandes cette année. En août, il y a eu 3 529 demandes, contre environ 3 000 en juin et juillet. Ce sont des chiffres par habitant plus élevés qu’aux Pays-Bas et en Allemagne. Les Ukrainiens n’en font pas partie, car ils ont un statut différent.

Le Burundi est un nouveau venu frappant dans les pays d’origine. L’arrivée d’environ 300 Burundais par mois pèse sur les chiffres, a souligné le secrétaire d’Etat. Selon elle, ils voyagent souvent sans visa vers la Serbie, d’où ils traversent “irrégulièrement” différentes frontières au sein de l’Union européenne pour déposer une demande d’asile. 80% le font en Belgique. En septembre, les services constatent une augmentation du nombre de Kurdes turcs.

État de la sécurité

Jan Briers (CD&V) a appelé à ce que la situation sécuritaire au Burundi en soit la cause. “Il y a des soldats à chaque coin de rue.” Avec Tim Vandenput (Open Vld), il a exhorté le secrétaire d’État à contacter la Serbie pour discuter de la situation. C’est maintenant chose faite. Une part croissante semble également ne pas être touchée par Eurodac. Cela signifie qu’ils n’ont pas encore été immatriculés dans un autre État membre, alors que l’on sait qu’ils ne sont pas tous venus ici en avion, selon le secrétaire d’État.

Cette affluence accrue a évidemment des conséquences sur l’accueil. Actuellement, notre pays compte 31 544 places. C’est le nombre le plus élevé depuis 2016, lorsque notre pays a été confronté à un pic historique de demandes. Depuis l’été 2021, le nombre net de places a augmenté de 4 280 places, mais cela ne semble pas suffisant pour assurer des soins à tous.

“Je fais tout ce que je peux pour ne laisser personne à la rue”, a assuré de Moor. “Quand cela sera-t-il possible ?”, a voulu savoir Greet Daems (PVDA). « Dès que possible », a répondu le secrétaire d’État. « Je n’ai pas de boule de cristal. L’asile n’est pas une science exacte.

Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor. © BELGA

Sièges supplémentaires

De Moor travaille sur des places supplémentaires avec le ministère de la Défense, entre autres, mais souhaite également travailler avec les villes et les municipalités sur des initiatives locales d’accueil (LOI) supplémentaires, pour lesquelles un soutien fédéral est fourni pour la phase de démarrage. “Ce n’est pas un plan de distribution obligatoire”, a-t-elle souligné. Il y aura également prochainement un nouvel appel d’offres public pour la coopération avec des partenaires privés. Selon elle, utiliser la réception d’un hôtel ou les lieux de retour pour une réception régulière n’est pas une option.

Outre l’accueil, le secrétaire d’Etat veut aborder la crise par l’afflux et l’exode. Il vise une augmentation du nombre de décisions du Commissariat général aux réfugiés et apatrides (CGRA) à 2 200 à 2 500 par mois, contre une moyenne de 1 600 décisions entre janvier et mai. Le nombre de membres du personnel du conseil de surveillance est déjà passé de 387 à 507 au cours de ce mandat, et 70 autres viendront s’ajouter à court terme.

Le secrétaire d’Etat va prochainement effectuer une mission dissuasive en Egypte. Aujourd’hui, ce pays est considéré comme un important pays de transit pour les demandeurs d’asile.



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