Adolescents, troubles mentaux et violence. Mencacci: «N’appelons pas ça de l’inconfort»


LE les troubles mentaux de la adolescents et certains jeunes adultes sont en croissance alarmante. Ils le prouvent des épisodes de violence continus contre nos pairs et les adultes, mais aussi contre nous-mêmes, ce à quoi nous sommes désormais habitués d’être témoins chaque jour en parcourant l’actualité. Le dernier en date est le cas aujourd’hui 5 février. Dans une école de Varèse, un jeune de 17 ans a poignardé son professeur pendant les cours, en classe, devant tout le monde. Et puis, hier encore, un autre viol collectif contre une jeune fille de 13 ans à Catane. Mais que se passe-t-il ? Quels sont les signes que les parents et les écoles doivent observer chez les enfants pour prévenir de nouveaux cas ? Nous en avons parlé avec Professeur Claudio Mencaccipsychiatre, président de la Société italienne de neuropsychopharmacologie, ancien président de la Société italienne de psychiatrie et président Fondation Onda.

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Adolescents et agressivité accrue

Une certaine agressivité et un désir d’opposition sont inhérents à l’adolescence. Mais dans des cas comme ceux-ci, nous sommes bien au-delà de la « normalité » d’un esprit en pleine croissance qui apprend à moduler ses impulsions. «Nous avons la preuve que au cours des 12-15 dernières annéesparmi les garçons, il y en avait un croissance exponentielle de l’agressivité dirigée à la fois contre soi-même et vers l’extérieur. Ces données entraînent de nombreux accusés », explique le professeur Claudio Mencacci. Les causes et les responsabilités ne dépendent évidemment pas uniquement de ceux qui réalisent ces gestes violents. La responsabilité doit être étendue à la société, qui doit prendre des mesures de prévention plus décisives.

Les causes sont multiples

Les troubles de santé mentale résultent d’une interaction complexe de facteurs, allant de la génétique au contexte socio-économique, en passant par les traumatismes de l’enfance, les maladies chroniques et la toxicomanie. Le manque d’activité physique et l’utilisation excessive des médias sociaux sont également des facteurs de risque répandus chez les jeunes. Selon les données partagées par Organisation Mondiale de la Santé Et Sauver les enfantsà l’échelle mondiale un adolescent sur sept entre 10 et 19 ans est aux prises avec un trouble psychologiqueavec des conditions telles que dépressionL’anxiététroubles du comportement.
Malgré des statistiques alarmantes, de nombreuses difficultés psychologiques passent inaperçues et ne sont pas traitées. C’est pourquoi l’OMS souligne l’importance d’un diagnostic précoce il est né en traitement des problèmes de santé mentale rencontrés à l’adolescence, éviter l’institutionnalisation et la médicalisation excessive.

Les victimes sont de plus en plus des femmes

«Nous sommes confrontés à un plus grand consommation accrue d’alcool, de substances, difficultés de sommeil, utilisation addictive des smartphones. Ainsi qu’un progressif augmentation des agressions envers l’extérieur et surtout envers le genre féminin », ajoute le professeur Mencacci. « On assiste de plus en plus souvent à des actes de violence commis par des garçons contre des filles ou des femmes, il y a de plus en plus de violences contre les femmes. »

Inconfort ou trouble mental ?

«Une situation de tension et d’agression collective, d’extrême imprévisibilité de l’avenir et de fragmentation s’accroît. Les données factuelles nous indiquent que la majorité des les troubles mentaux (ne parlons pas d’inconfort mais des véritables troubles psychiques, il ne faut pas banaliser ce qui en est), apparaît dans 48% des cas vers 18 ans. Nous devons comprendre qu’il y aâge de transition 14 – 24 ans qui doit être davantage surveillé, étant donné que les troubles mentaux concernent plus de 62%» explique le professeur Mencacci.

Une approche multidisciplinaire est nécessaire

« Ce n’est pas un simple inconvénient, ces comportements ne sont pas uniquement liés à l’âge de l’adolescence. Ici, nous parlons de actes d’agression particulièrement explicites. Ce ne sont pas des actes impulsifs car on ne sort pas avec un cran d’arrêt dans la poche. Nous sommes mal préparés même si les bases scientifiques et cliniques sont plus renforcées, nous n’intervenons pas, nous faisons des entretiens avec des psychologues, nous minimisons mais en réalité nous banalisons l’état mental des jeunes. Une conversation avec le psychologue ne suffit pas dans ces casil faut un traitement multidisciplinaire qui prend soin du patient avec un soin extrême.

La prévention? Nous avons besoin de synergie

«La prévention est possible, dès l’âge de 12 ans. Mais il y a des situations qui nécessitent une expertise. Il y a de nombreux indicateurs d’un trouble mental: à partir de la familiarité, des conditions sociales et environnementales. Mais la prévention n’est pas terminéel’école et la famille ne peuvent pas bénéficier d’une véritable protection. Il y a un manque de synergie un contrat social qui présuppose que les enseignants et les directeurs soient protégés et garantis dans leur rôle », ajoute Mencacci.

Santé mentale, manque de financement

«Les institutions doivent investir dans la santé mentale. LE Le financement de la santé mentale est le plus faible d’Europe, c’est inacceptable. On en parle mais on ne voit pas les résultats. Les services publics sont de plus en plus appauvris, nous comptons sur l’apport de cette nouvelle figure professionnelle présente dans le territoire (le psychologue de base). Personne ne se sauve, ce sont des troubles qui doivent être abordés par des personnalités multidisciplinaires, psychiatriques, autres professionnelles dotées de compétences spécifiques », conclut le professeur Mencacci.

Le rôle fondamental du psychiatre

Souvent la souffrance est banalisée. On perd du temps, on fuit l’idée qu’un enfant puisse souffrir mentalement. « Et plutôt Il est indispensable de demander conseil à un psychiatre en plus d’un psychologue qui sait reconnaître les pathologies qu’il faut ensuite suivre », conseille l’expert.

Si vous constatez qu’un adolescent présente un ou plusieurs comportements faisant partie de ces 10 signes avant-coureurs, il est conseillé de consulter un spécialiste. En fonction de la persistance, de l’intensité et du nombre des symptômes, vous devez consulter un psychologue, un psychothérapeute ou un psychiatre. Ils sont tous deux experts dans le monde mental, mais avec différentes compétences souvent utiles à intégrer. Le ple psychothérapeute sycologue ne peut pas prescrire de médicaments, antidépresseurs, anxiolytiques, tandis que le psychiatre le fait. Ce qui est important c’est que les deux spécialistes se consultent pour trouver ensemble le traitement le plus adapté pour chaque patient.

Adolescents et troubles mentaux : 10 signes à remarquer

Pour prévenir les situations dramatiques et éviter que la détresse des adolescents ne se transforme en trouble mental, il existe certains signes que les familles et les écoles peuvent observer. Voici les premiers signes avant-coureurs pour reconnaître une souffrance psychologique ou un éventuel trouble mental chez les adolescents, propagés par Sauver les enfants.

1. Retrait social et changements dans les relations

Si vous constatez qu’un adolescent s’éloigne de son groupe de pairs ou modifie significativement son cercle d’amis, cela peut être un signe de stress psychologique. L’isolement croissant et l’éloignement des amis et de la famille doivent être pris au sérieux.

2. Détérioration des performances académiques

Même si tout le monde peut éprouver des difficultés scolaires de temps à autre, un baisse soudaine et significative des résultats scolaires cela peut être un signal d’alarme. Cela peut indiquer que l’adolescent est confronté à des difficultés émotionnelles ou mentales qui affectent sa performance.

3. Fatigue et perte d’intérêt

Il est normal que les adolescents aient besoin de beaucoup de sommeil et paraissent fatigués. Cependant, si l’on observe chez un jeune une perte radicale d’intérêt pour les activités qui le passionnent, comme les passe-temps ou les activités sportives, cela pourrait indiquer un problème sous-jacent de stress ou de troubles mentaux.

4. Difficultés de concentration et de mémoire

Des problèmes de concentration, des pertes de mémoire ou des pensées incompréhensibles pour les autres peuvent être indicateurs de stress psychologique. Ces symptômes peuvent rendre difficile la participation efficace de l’adolescent aux activités quotidiennes et scolaires.

5. Changements d’apparence et de comportement

Des changements dans l’apparence personnelle, comme un réduction des soins personnels (hygiène ou vêtements négligés), peuvent être imputables à des signes de problèmes de santé mentale. Par ailleurs, le sautes d’humeur rapides et exagéréesainsi que moi comportement inhabituel ou illogique, doivent être gardés sous étroite surveillance.

6. Troubles du sommeil

«La qualité du sommeil est également un indicateur important pour comprendre l’état de santé mentale d’un adolescent», explique le professeur Mencacci. Difficultés à s’endormir, nuits blanches à se retourner et se retourner dans le lit, réveils continus, cauchemars, rythme sommeil/éveil altéré. « Ce sont autant de troubles qui dégradent la qualité de vie et qui, s’ils ne sont pas traités à temps, peuvent devenir chroniques et entraîner d’autres troubles. »

7. Nicotine très tôt

«Le tabagisme, en plus d’être nocif pour la santé pulmonaire et cardiovasculaire, surtout à un jeune âge, est un signe auquel il faut prêter attention, surtout s’il devient une dépendance», prévient Mencacci.

8. Consommation et abus d’alcool

Même une consommation fréquente d’alcool peut être un signe avant-coureur à ne pas sous-estimer, tant pour la santé physique que mentale. «Un signe d’addiction qu’il faut traiter à temps», prévient l’expert.

9. Consommation et abus de cannabis

La consommation régulière de substances telles que le cannabis peut affecter négativement la structure des tissus cérébraux. Et modifier le comportement. La plante de cannabis contient plus de 400 substances chimiques, appelées cannabinoïdes, dont beaucoup sont psychoactif et ils agissent modifier les niveaux de dopamine dans le cerveau. Parmi ceux-ci, le plus psychoactif est le delta 9-tétrahydrocannabinol (THC) que l’on retrouve dans la résine de la plante.

10. Surveillez votre smartphone

Tout le monde en possède, tout le monde l’utilise, même dès les premiers mois de la vie, malgré les recommandations des études internationales. «Mais surtout à l’adolescence, l’utilisation excessive des smartphones rend apathique, éloigné des relations. Les données scientifiques le prouvent », explique Mencacci.

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