Action syndicale pour des ressources supplémentaires dans l’enseignement supérieur

Une cinquantaine de syndicalistes de l’ACOD, de l’ACLVB et de l’ACV se sont rassemblés lundi après-midi place Surlet de Chokier à Bruxelles, près du Parlement flamand. Le front syndical se plaint des ressources opérationnelles limitées avec lesquelles l’enseignement supérieur flamand doit travailler. « La graisse vient de la soupe », affirment les militants. « Il faut à nouveau disposer de ressources financières suffisantes pour pouvoir offrir l’éducation que nos étudiants méritent », estime Nancy Libert d’ACOD Education.

Selon les militants, les gouvernements flamands successifs ne tiennent pas leurs promesses en matière d’enseignement supérieur, ce qui a des conséquences sur la qualité de l’enseignement universitaire. « Depuis 2008, tous les ministres de l’Éducation ignorent le décret de financement », affirme Libert.

Le front syndical souligne que la relation entre le nombre croissant d’étudiants et les ressources de fonctionnement des universités flamandes n’est tout simplement pas équilibrée. A cela s’ajoute la non-indexation des moyens de fonctionnement, sur laquelle les recteurs flamands ont également souligné. Selon les fédérations syndicales du secteur, l’enseignement supérieur flamand perd chaque année 667 millions d’euros.

Avec toutes les conséquences dramatiques que cela implique, estime Libert. « On fait de plus en plus de travail, avec de moins en moins de collègues. Certains ont été licenciés, d’autres n’ont pas été remplacés. Ceux qui sont restés sont en train de succomber.»

« Trop peu de moyens de fonctionnement »

La professeure d’histoire socio-économique Maïka De Keyzer (KULeuven) partage cet avis. «À l’heure actuelle, les ressources opérationnelles sont tout simplement insuffisantes pour dispenser un enseignement de qualité ou mener des recherches», explique le professeur. « La qualité de l’éducation diminue parce que la charge de travail est beaucoup trop lourde. »

Toutefois, selon De Keyzer, le système tel qu’il existe actuellement serait parfaitement opérationnel. Normalement, les ressources de fonctionnement par étudiant inscrit dans l’enseignement supérieur augmentent. « Mais ce système n’a toujours pas été mis en œuvre depuis des années », explique De Keyzer. « Si le ministre est réellement préoccupé par la baisse de la qualité de l’éducation, il devrait commencer à respecter les accords. »

Lisa Boyon, étudiante à la Vrije Universiteit de Bruxelles (VUB), affirme que le sous-financement a également un impact sur la vie des étudiants. « En tant qu’étudiants, nous constatons que la qualité de l’éducation est en déclin. Dans le même temps, la vie devient de plus en plus chère pour les étudiants. Les frais d’inscription augmentent, les chambres deviennent plus chères, les prix des restaurants dans les universités montent en flèche », explique Boyon. « Il faut faire quelque chose de toute urgence, car cela ne rend pas l’université plus démocratique. »

L’action a eu lieu à peu près en même temps que la déclaration de septembre du Premier ministre flamand Jan Jambon (N-VA) au Parlement flamand. Lors de cette déclaration politique, Jambon a annoncé que 3.300 chambres d’étudiants supplémentaires seraient construites dans toute la Flandre et que 105 millions d’euros supplémentaires seraient alloués à l’enseignement supérieur et à la lutte contre la pénurie d’enseignants.



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