Accord budgétaire en cours de construction : l’impôt sur les bénéfices excédentaires réduit

Le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) est attendu à la Chambre mardi à 14 heures pour le traditionnel état de l’union. Le gouvernement fédéral a donc négocié tout le week-end pour finaliser les plans budgétaires pour 2023 et 2024. Un accord n’est pas attendu avant mardi matin.

Le point décisif dans la Rue de la Loi, c’est qu’il n’y a pas d’accord sur quoi que ce soit tant que tout n’est pas décidé, mais des décisions importantes ont été prises ces derniers jours. Par exemple, l’impôt sur les bénéfices excédentaires pour les entreprises énergétiques ne durera pas deux ans mais seulement sept mois, comme l’Europe l’a également proposé.

Selon le CD&V et les libéraux, le plan de la ministre de l’Energie Tinne Van der Straeten risquait de rencontrer une forte opposition juridique car il s’écartait trop de l’Europe. En échange, le prix plafond sera fixé à 130 euros par mégawattheure, comme l’a suggéré Van der Straeten. Le produit total de l’impôt sur les bénéfices excédentaires sera alors de l’ordre de 2,5 à 3 milliards.

Cet argent doit servir à soutenir les familles et les entreprises dans la crise énergétique. Une option sur la table est de prolonger de trois mois le principe du forfait énergie de base. En novembre et décembre, chaque ménage reçoit ensemble 400 euros pour absorber les factures d’énergie. Avec une prolongation, un maximum de 600 euros serait ajouté, bien que ce montant dépende, entre autres, du prix de l’énergie. Les libéraux freinent ici.

Pour aider les entreprises, le gouvernement cherche un moyen de modérer l’indexation à venir – dans certains secteurs, les salaires vont monter en flèche de dix pour cent. Les libéraux proposent de supprimer une partie de la taxe sur les salaires, qui coûterait jusqu’à un milliard d’euros au Trésor public. Les partis de gauche préfèrent le report plutôt que l’annulation.

Désormais, la culture et l’agriculture pourront utiliser le système des flexi-jobs, afin de pouvoir déployer des intérimaires à moindre coût. Il n’y a pas eu d’accord dimanche sur l’allongement des horaires des jobs étudiants.

Toujours indécise également : la réforme fiscale du vice-Premier ministre Vincent Van Peteghem (cd&v). Le président de son parti, Sammy Mahdi, a déclaré dans De Zevende Dag qu’il rapporterait jusqu’à 1 300 euros par an et par contribuable. Les chrétiens-démocrates ne comprennent pas pourquoi le Premier ministre ne veut pas inclure cela dans les discussions budgétaires.

Mais une autre histoire peut être entendue avec les libéraux : le Premier ministre est prêt, mais Van Peteghem est beaucoup trop tard. Ce n’est que ces derniers jours qu’il a mis sur la table des plans concrets pour un transfert fiscal de plus de 3 milliards, alors que le Premier ministre tient des pourparlers informels depuis des semaines. Apparemment, De Croo était très en colère à ce sujet.

Il pourrait y avoir un accord formel pour revoir la réforme fiscale plus tard cette année. Cela donnerait aussi le temps de voir comment il peut être financé. Selon Open VLD, Van Peteghem veut chercher trop d’argent auprès des entreprises.



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