À peine trois mois après la réparation : la tombe du nationaliste et collaborateur flamand August Borms à nouveau détruite


La tombe d’August Borms dans l’ancien cimetière de Merksem a de nouveau été détruite. La lourde croix de pierre s’est détachée du socle et a poussé sur la pierre couchée, qui s’est fissurée en morceaux.

Les faits se seraient déroulés ce week-end, mais il n’y a aucune trace de l’auteur. Une équipe de district de la police d’Anvers s’est rendue sur les lieux pour les premières constatations. Vraisemblablement, un pied-de-biche a été utilisé.

« Encore une fois, des inconnus ont commis ce vandalisme et détruit la tombe restaurée. À quel point peux-tu être lâche ? » écrit le Bormshuis sur Facebook, avec deux photos de la tombe détruite. Il n’y a pas de caméras de police dans le cimetière lui-même, mais il y en a près de l’entrée sur la voie publique.

Collaboration

Le Bormshuis est une organisation nationaliste flamande qui veut honorer la mémoire d’August Borms, mais sans trop mettre en avant sa collaboration avec les nazis. Borms a aidé les SS, recruté des Flamands pour le front de l’Est et rendu visite aux travailleurs forcés de l’usine IG Farben près d’Auschwitz.

Le député du Vlaams Belang Filip Dewinter et le leader du Voorpost Luc Vermeulen s’expriment également sur les réseaux sociaux à propos du vandalisme.Le groupe d’action d’extrême droite Voorpost a déjà placé lundi une pancarte sur la tombe de ce collaborateur nazi avec le texte « Quelle haine a détruit, l’amour reconstruira ».

La tombe de Borms a déjà été détruite en juin de l’année dernière et enduite de peinture rouge. La mairie fit alors réparer la tombe, ce qui coûta à la ville d’Anvers « plusieurs milliers d’euros ». Le jour de la Toussaint, le Bormshuis a tenu une inauguration solennelle.

Un groupe de personnes, dont Ellen De Soete de la coalition du 8 mai, l’écrivain Tom Lanoye et quelques descendants de victimes du nazisme, ont remis en cause cette décision du conseil municipal d’Anvers.

« Cette deuxième attaque est donc une conséquence logique de la campagne de diffamation menée par la coalition de gauche du 8 mai et Tom Lanoye », clame l’asbl IJzerwake sur ses réseaux sociaux. IJzerwake a été discrédité l’année dernière par le festival de musique néo-nazi Frontnacht.

Le cimetière de Merksem n’est plus un cimetière actif depuis 2002. Depuis lors, les tombes appartiennent à la ville. Beaucoup de ces tombes sont en très mauvais état. L’échevin autorisé Els van Doesburg (N-VA) ne veut pas répondre et ne dit donc pas si la tombe de Borms sera à nouveau restaurée. L’année dernière, elle a précisé au conseil municipal que les services de la ville « procèdent continuellement à un prompt rétablissement » en cas de profanation grave.

Il y a aussi des discussions en cours sur d’autres tombes de collaborateurs flamands, ce qui, selon l’historien Bruno De Wever, fait de van Vlaanderen « l’exception en Europe occidentale ». En novembre, des inconnus ont renversé la croix de bouleau sur la tombe de Staf De Clercq à Gooik. Cela est honoré là-bas par le soi-disant Werkgroep Kesterheide, qui a ensuite affirmé que le vandalisme était le résultat d’un article dans De Morgen sur la commémoration des collaborateurs flamands.

Travaux de restauration de la tombe d’Auguste Borms en début d’annéeImage Tine Schoemaker



ttn-fr-31