Le Conseil d’État a décidé aujourd’hui dans un arrêt définitif qu’un propriétaire d’auto-école de 53 ans d’Assen, soupçonné d’infractions sexuelles, n’a pas droit à un certificat de bonne conduite (VOG).
Sans certificat de bonne conduite, déclaration de bonne conduite, l’homme n’est plus autorisé à diriger une auto-école ni à donner des cours de conduite. Le ministre de la Protection juridique Franc Weerwind a refusé de délivrer un nouveau certificat de bonne conduite au propriétaire de l’auto-école en 2021. Motif : l’homme est impliqué dans une affaire sexuelle dans laquelle il est soupçonné d’avoir abusé sexuellement de sa belle-fille.
Cependant, le tribunal du nord des Pays-Bas avait déjà réprimandé le ministre parce qu’il aurait eu une histoire bancale sur le retrait du VOG. Le tribunal administratif de Groningue a jugé le retrait du VOG trop irréfléchi. Après tout, l’homme n’était à l’époque qu’un suspect et n’avait pas encore été condamné. Par ailleurs, le juge pénal avait suspendu sa détention provisoire pour deux mois.
Pourtant, le ministre a estimé qu’il était dans l’intérêt de “protéger la société” de lui interdire l’exercice de son métier d’enseignant dans une auto-école. C’est pourquoi le ministre a demandé en 2022 au Conseil d’État de prévoir une mesure d’urgence pour lui éviter de devoir accorder à cet homme un certificat de bonne conduite après l’arrêt de Groningen. La plus haute juridiction administrative a suspendu la décision de justice. Le Conseil d’État a ensuite mis encore deux ans pour se prononcer définitivement.
Le tribunal administratif y affirme que le ministre Weerwind avait effectivement un argument convaincant pour refuser au résident d’Assen un certificat de bonne conduite. Le Conseil indique dans son jugement qu’il existe “un soupçon sérieux de pénétration sexuelle du corps d’une personne de moins de 16 ans et d’attentat à la pudeur avec abus d’autorité”. Selon le Conseil, le tribunal administratif de Groningen a accordé à tort trop d’importance à la suspension de la détention provisoire de l’homme par le tribunal pénal.
L’homme était déjà en détention provisoire depuis deux mois et le ministère public allait le convoquer. Le Conseil d’État estime que le ministre a eu raison de craindre que l’homme ne retombe dans ses anciennes habitudes de maltraitance et ne représente un risque pour la société, notamment en tant que moniteur d’auto-école. Le Conseil d’Etat estime que l’intérêt financier de l’habitant d’Assen à pouvoir continuer à diriger son auto-école et à en percevoir des revenus est bien moins important.