Un ouragan de créativité de math pop jazzée et tordue, pas seulement pour les très doués.
Chicago abrite un groupe restreint et convivial d’étudiants en musique très doués qui jouent de 93 instruments, dont le sensationnel NNAMDÏ, le jazzy Man without a Hat et l’hyperactif Sen Morimoto. Ensemble, ils dirigent le label A-student Sooper, la plateforme de toutes leurs sorties. Et bien que Morimoto, né à Kyoto, ait appris à jouer du saxophone auprès de la légende de la soul Charles Neville, il ne s’en vante pas sur son troisième album DIAGNOSIS.
Il ne le sort du placard que sporadiquement, comme dans l’album plus proche « Reality », et sonne comme un Thundercat jazzy et sinueux. Oui, la compréhension de base de l’album vient du jazz, mais il y a aussi de la math pop décalée, un peu de rap, un peu de violon de guitare, toujours avec des harmonies jazzy qui naissent de progressions d’accords inhabituelles empilées en couches. Mais Morimoto peut aussi faire de la pop délicate, comme « Naive », qui a presque été apprivoisée dans un morceau acoustique.
Le musicien qualifie ses deux premiers albums d’introspectifs, sur celui-ci il veut nous faire découvrir le monde. Ce qui l’a motivé à devenir plus complexe : il crée quelque chose de tordu et de nouveau. Le cercle des destinataires de telles conceptions est limité, mais des ouragans de créativité comme DIAGNOSIS devraient siffler plus souvent autour de vos oreilles.
Auteur : Michael Prenner