L’impuissance d’Assen désespère les Palestiniens-Néerlandais

Depuis des jours, Kawther Al-Baz vit entre espoir et peur dans le quartier Asser de Peelo. Les contacts avec sa famille dans la bande de Gaza ne démarrent guère. L’impuissance qu’elle ressent à Assen la pousse au désespoir.

Dans sa maison d’Assen, la Palestinienne-Néerlandaise Kawther Al-Baz (60 ans) passe de nombreuses heures par jour devant la télévision. Elle reste informée des derniers développements via les chaînes d’information arabes et les réseaux sociaux. Elle garde un œil attentif sur son téléphone. Elle attend, généralement en vain, les messages de sa famille. Ses proches sont-ils toujours en vie et si oui, se trouvent-ils dans une zone sûre ? Ce sont des questions pressantes qui restent sans réponse.

Attendre est tout ce qu’elle peut faire pour le moment. Elle s’effondre lorsqu’elle parle de sa propre impuissance dans la guerre entre Israël et le Hamas. «J’aurais vraiment aimé être là», sanglote-t-elle. “Dan had ik met mijn eigen ogen alles kunnen zien. Nu ben ik afhankelijk van de televisie. Ik zou zo graag iets doen, wil mensen helpen. Zoveel onschuldige mensen krijgen niet de kans iets van hun leven te maken. Wat heeft mijn leven dan condition?”

Al-Baz a une famille nombreuse, dit-elle. Ses membres vivent partout dans le monde, mais la majorité vit dans la bande de Gaza. Elle espère entrer en contact avec ses cousins, par exemple via des applications. Parce qu’il n’y a pas d’électricité – coupée par Israël – les messages sont rarement arrivés ces derniers jours. Elle a peu d’informations sur la vie des membres de sa famille. Les téléphones semblent morts et ne peuvent plus être rechargés.

Hier, vers 7 heures du matin, son propre téléphone s’est allumé. C’est son cousin dans la bande de Gaza qui a rapporté dans un court message qu’il était toujours en vie. Cette bonne nouvelle n’est rien en comparaison des souffrances qu’Al-Baz connaît depuis l’escalade de la guerre. “Quinze personnes portant mon nom de famille sont déjà mortes, dont sept personnes provenant d’une maison bombardée. Il pourrait y avoir beaucoup plus de morts. J’ai entendu dire qu’il y avait beaucoup de personnes sous les maisons effondrées. Le matériel pour les évacuer n’est malheureusement pas disponible.”

Al-Baz est arrivée aux Pays-Bas à l’âge de 22 ans. Cela s’est produit depuis la Jordanie, où ses parents ont fui Jérusalem en 1948. Elle vit désormais avec son mari à Assen. Ensemble, ils ont trois enfants nés aux Pays-Bas. Al-Baz se sent fortement lié à la Palestine, mais se rend compte qu’un retour ne peut être organisé. “Je ne suis pas autorisé à simplement visiter la bande de Gaza. Je viens d’une famille qui a fui. Vous avez alors perdu tous vos droits en vertu de la loi israélienne. Mais j’ai toujours de l’espoir. C’est mon droit de retourner en Palestine.”



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