Uune maison très aimée qui contient de chers souvenirs, à Anglet, au Pays Basque. C’est ici que Oui après une longue période de silence, ils retrouvent les sœurs Emma, l’aînée, et Agathe, la cadette. L’occasion est triste, la grand-mère bien-aimée Mima n’est plus làla maison a été vendueils y passeront une semaine avant qu’il ne soit livré aux nouveaux propriétaires.
Axé sur la relation entre les sœurs, qui auront l’occasion de se redécouvrir, de retracer leur passé et de faire la paix avec leurs angoisses, l’histoire dévoile peu à peu des décors complexes, entrelacés de lumières et d’ombres. Des intrigues et secrets familiaux, tantôt douloureux, tantôt révélateurs, racontés avec délicatesse, poésie, touches d’humour et plusieurs rebondissements. En arrière-plan, l’océan où les protagonistes plongent et flottent comme dans un temps suspendu.
Une belle vie est signé par Virginie Grimaldi, l’une des écrivaines les plus lues en France, avec cinq millions de livres vendus. Une histoire de vie qui fait vibrer les cordes des sentiments et des émotions.
Qu’est-ce qui a inspiré ce dernier roman ?
Tous mes livres partent d’expériences que j’ai vécues. Dans ce cas, l’étincelle était ma sœur Marie, âgée de moins de six ans, l’une des personnes les plus importantes de ma vie. Parfois, nous nous sommes éloignés, mais la maladie de mon père nous a rapprochés. J’avais envie de parler de ce type de lien à la fois fort et fragile.
Le titre est inspiré d’une réflexion d’Emma. Selon vous, en quoi consiste une bonne vie ?
La vie, pleine d’épreuves et de drames à affronter, est belle quand on sait apprécier la joie des petites choses du quotidien, sans rechercher l’exceptionnel. J’ai perdu mon père en juillet dernier et mon grand-père, auquel j’étais très attaché, en août. J’ai trouvé une consolation à la douleur en regardant mes enfants grandir et en me plongeant dans la vie de tous les jours. Il faut savoir capturer les petits instants de sérénité.
L’histoire se déroule entre passé et présent.
Le temps qui passe est un de mes thèmes favoris. Il y a souvent des flashbacks dans mes livres car je suis convaincu que l’enfance détermine la personne que l’on deviendra. Dans un de mes précédents livres, j’ai raconté l’histoire de mon père, un enfant qui a grandi sans amour. Je m’intéresse à explorer la thématique de la façon dont on se construit quand on a des vulnérabilités, comme Emma et Agathe en fait.
L’importance des souvenirs est le fil conducteur de tout le livre.
Les souvenirs sont l’une des choses les plus précieuses que nous ayons, ils marquent notre cœur. Parfois ils disparaissent, pour revenir brusquement, peut-être rappelés par une odeur. Comme cela arrive aux deux sœurs dans le grenier de leur grand-mère. Mon père était tombé malade de la maladie d’Alzheimer et avait perdu tous ses souvenirs. Quelque chose de vraiment dramatique.
Agathe vit sa condition de sœur cadette d’une manière très douloureuse.
Le premier-né « fonde la famille », selon les mots d’Agathe, et reçoit plus d’attention de la part des parents, y compris leurs angoisses et insécurités, tandis que le deuxième-né est parfois laissé plus libre. Mais il est vrai aussi que souvent l’aînée, ancienne enfant unique, souffre au début de ne plus être au centre de tout, comme Emma.
Toutes les protagonistes féminines et les hommes en arrière-plan (les meilleurs, à l’exception d’un, sont morts). Y a-t-il une tendance féministe reconnaissable là-dedans ?
Oui, je l’avoue, je suis féministe. Mes personnages sont majoritairement des femmes et les hommes ont souvent un rôle quelque peu négatif.
L’histoire aborde des sujets difficiles…
Pour faire évoluer les mentalités, je pense qu’il est important de parler de situations comme la violence envers les enfants ou les problèmes psychiatriques. Il y a des personnes bipolaires dans ma famille et j’ai moi-même parfois des crises de panique. J’ai tendance à ne pas écrire de livres « de bien-être », je décris les faits de la vie et pour cette raison, la fin heureuse n’est pas une évidence. J’ai laissé couler quelques larmes, car pleurer c’est bien, c’est réconfortant et libérateur. Laver la douleur. Mais avec des touches d’humour.
Où trouve-t-on des expressions comme « Je me lève avec l’enthousiasme d’une algue » ?
Cela me vient naturellement, je l’ai développé depuis toute petite car j’aime faire rire les autres. J’avoue que quand des idées me viennent, je ris seul et ensuite je les insère dans les histoires.
Grand-mère Mima est un moment fixe dans la vie des deux sœurs.
C’est la référence solide des filles avec sa présence constante, le chocolat chaud ou les pâtes à la courgette, héritage d’origine italienne. Pour son personnage, je me suis inspiré de Marianna, ma grand-mère turinoise, avec ses carnets de recettes et de poèmes. Les personnes âgées sont souvent négligées et ont pourtant beaucoup à nous raconter sur leur vie. Même la plus secrète, comme Mima. A-t-il une « chambre à lui » où il écrit ? Nous avons un pavillon dans notre jardin et j’adore m’y retirer pour écrire. Le prochain roman ? Une histoire d’amour entre un homme et une femme qui se rencontrent dans la salle d’attente d’un psychologue.
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