Barclays/Jes Staley : la recherche du risque persiste dans la structure de la banque


Débloquez gratuitement Editor’s Digest

La honte est passée de mode, à en juger par le comportement de certains hommes politiques. La honte infligée à Jes Staley par une interdiction provisoire et une amende de 1,8 million de livres sterling de la part du régulateur financier britannique est atténuée par une autre réalité : l’ancien patron de Barclays n’aurait de toute façon jamais trouvé d’emploi dans une autre grande institution financière.

Des failles apparentes dans le récit de Staley concernant ses liens avec le financier et délinquant sexuel Jeffrey Epstein l’ont contraint à démissionner de son poste de directeur général de la banque britannique en 2021.

Il avait affirmé que sa relation avec le riche criminel n’avait pas été étroite au cours des années qu’il avait passées en tant que cadre supérieur de JPMorgan Chase. La Financial Conduct Authority n’est pas d’accord.

Bien que Staley envisage de faire appel, la FCA tente de boucler la boucle de son enquête en lui interdisant d’accéder à des postes de premier plan dans la ville. Le régulateur affirme qu’il a approuvé « imprudemment » une lettre de Barclays qui faisait des « déclarations trompeuses » sur son amitié avec Epstein.

Lex a surnommé Staley « M. Tumble » avant que les liens avec l’ignoble Epstein n’éteignent tout goût pour la satire. Le banquier semblait habituellement sujet aux accidents. Ses erreurs consistaient notamment à qualifier publiquement Barclays de « Morgans » et à enfreindre les règles de conduite en tentant d’identifier un lanceur d’alerte.

Au cours des années 2010, de nombreux habitants de la City considéraient Barclays comme culturellement pourri, avec un personnel mêlé à tout, de l’évasion fiscale au trucage des indices. Les mésaventures de Staley ont entretenu l’impression d’une entreprise heureuse de prendre des risques spontanés pour maintenir les récompenses de la direction.

Le patron actuel, CS Venkatakrishnan, est une figure plus sobre. Les problèmes de réputation de Barclays diminueront proportionnellement à la durée pendant laquelle elle pourra rester à l’écart de nouveaux problèmes. Le problème pour « Venkat » est qu’il a hérité de la structure commerciale diversifiée que Staley a demandé à un activiste américain de préserver.

Staley a insisté sur le fait que deux conditions, à l’époque improbables, étaient nécessaires pour que Barclays remporte les applaudissements des investisseurs. Premièrement, il fallait intensifier les transactions, augmentant ainsi les rendements des banques d’investissement. Deuxièmement, les taux d’intérêt ont dû augmenter, ce qui a fait grossir les marges nettes d’intérêt.

Ces deux choses se sont produites au cours des trois dernières années. Mais les actions de Barclays ne se négocient qu’à 0,5 fois leur valeur comptable tangible, soit près de la moitié du niveau des actions de Lloyds, une société axée sur la vente au détail. Les rendements de la banque d’investissement restent dérisoires par rapport à son coût probable du capital.

Staley a quitté Barclays depuis longtemps. Les doutes subsistent quant à l’équilibre entre risques et récompenses.

Notre newsletter populaire destinée aux abonnés premium est publiée deux fois par semaine. Mercredi, nous analyserons un sujet brûlant sur une place financière mondiale. Vendredi, nous décortiquons les grands thèmes de la semaine. Inscrivez vous s’il vous plait ici



ttn-fr-56