Faites demi-tour. Ou du moins, il semble que ce soit le cas. La proposition de révision du Pnrr envoyée le 7 août par le Gouvernement à Bruxelles prévoyait la suppression des 2,49 milliards de fonds des plans urbains intégrés, c’est-à-dire les projets de récupération et de redéveloppement des zones défavorisées des villes métropolitaines, de Scampia à Naples en passant par Corviale Rome. La coupe, qui avait rendu furieux les maires, est revenue hier, mardi 10 octobre, au centre de la salle de contrôle convoquée par le ministre Raffaele Fitto, où le gouvernement semble avoir changé d’orientation.

La clause de responsabilité

Ces projets, a-t-on déclaré lors du sommet de Palazzo Chigi, pourraient être inclus dans le Pnrr, accompagnés toutefois d’une « clause de responsabilité » sur les dépenses que Fitto a annoncé vouloir inclure dans le nouveau décret de relance de novembre. À la demande des administrateurs locaux, la clause sera cependant étendue – a assuré le propriétaire du Pnrr – à tous les organismes d’exécution, à commencer par les ministères. L’idée est de lier le financement à une certification de la mise en œuvre effective des interventions dans les délais fixés par le Plan, sous peine de révocation des fonds et donc de nécessité de trouver une couverture dans les budgets des différentes entités d’exécution. Une hypothèse ambitieuse qui pourrait cependant, selon plus d’un observateur, accroître le risque de paralysie des investissements face à la nécessité de garantir par avance la pleine réalisation des travaux pour lesquels de nombreuses inconnues demeurent. Bref, on craint une nouvelle forme de peur de la signature de la part de ceux qui sont appelés à certifier aujourd’hui la capacité future à tenir leurs engagements. «Une nouvelle positive», commente le président d’Anci, Antonio Decaro. «Le Gouvernement a revu sa décision en acceptant nos demandes pressantes». Le maire de Rome, Roberto Gualtieri, se réjouit également, soulignant le front « bipartisan » qui aurait remporté la victoire.

Le ralentissement apparent de Fitto

Mais dans la soirée, on constate un ralentissement apparent de Fitto. « Rien n’a été décidé aujourd’hui », affirme-t-il dans une note, confirmant toutefois que le Gouvernement « proposera une disposition réglementaire spécifique qui prévoira la responsabilité des entités chargées de l’exécution dans la prise en charge de la partie sanction suite à l’échec du résultat ». .

Qu’est-ce qui aurait pu faire changer d’avis le gouvernement ? Les maires ont présenté au sommet un dossier dans lequel ils expliquaient que pour 70,7% des interventions (409 sur environ 600 recensées) au moins un contrat avait déjà été signé, que 76% des projets déclarent conforme aux les temps et qu’aucun administrateur ne prétend ne pas être en mesure d’achever ses travaux d’ici 2026. Mais les négociations peuvent aussi avoir eu une influence sur certaines objections soulevées par les techniciens de la Commission, auxquels, selon ce que rapporte Il Sole 24 Ore, il s’est adressé directement plus un maire métropolitain.

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Le nœud de la justice

En outre, les plans intégrés ne sont pas les seuls à avoir connu quelques difficultés par rapport à la Commission européenne. La justice est un autre chapitre crucial. Le premier problème, plus simple à résoudre, concerne l’objectif de numérisation des dossiers prévu pour fin décembre : l’Italie avait déjà demandé une modification, qui devra maintenant être à nouveau adaptée, grâce au Non les travailleurs informels sont arrivés de Bruxelles. La demande italienne d’une révision à la baisse des objectifs de réduction du retard, que l’UE considère comme stratégique, est décidément plus compliquée. Le garde des Sceaux Carlo Nordio présentera prochainement à Fitto un plan d’action pour surveiller et intervenir dans les bureaux les plus en difficulté. Mais les négociations restent difficiles.



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