Nos politiciens vivent si dangereusement

Par Gunnar Schupelius

Qui d’autre voudrait devenir politicien lorsque cela implique un risque pour sa vie ou son intégrité physique ? Le cas Weidel devrait nous donner matière à réflexion, estime Gunnar Schupelius.

La présidente fédérale de l’AfD, Alice Weidel, a annulé mardi sa participation à la campagne électorale du Land de Bavière. Au lieu de cela, elle a parlé à ses abonnés par message vidéo.

Elle a annulé pour des raisons de sécurité. Son partenaire et ses enfants avaient déjà été gravement menacés. La police a agi à temps, a évacué la famille et l’a emmenée dans un endroit sûr, a-t-on indiqué. Selon les informations du BZ, il s’agissait d’un groupe d’auteurs qui avaient planifié une attaque.

On peut imaginer le sentiment d’insécurité avec lequel Mme Weidel et sa famille doivent désormais vivre et ce que cela signifie pour ses enfants. Et tout cela parce que sa mère travaille comme chef de parti et membre du Bundestag.

Alice Weidel n’est pas la seule femme politique dont la vie est littéralement en danger à cause de son travail. L’Office fédéral de la police criminelle (BKA) a fort à faire pour protéger les représentants du peuple, de plus en plus menacés par les extrémistes.

Les statistiques de la criminalité révèlent une tendance vraiment effrayante : le nombre d’agressions contre des responsables politiques des partis représentés au Bundestag s’est élevé à 739 dans l’ensemble du pays au premier semestre 2023. A titre de comparaison : au cours du second semestre 2022, les représentants des partis ont été agressés au total 392 fois. Le gouvernement fédéral l’a annoncé en réponse à une demande de l’AfD.

Au premier semestre 2023, ce sont les Verts qui ont été le plus souvent touchés par des agressions contre leurs responsables politiques (301 cas), suivis par le SPD (153 cas), l’AfD (121) et le FDP (80). Ces chiffres incluent uniquement les cas signalés et enregistrés jusqu’à présent.

Le gouvernement fédéral souligne que la situation pourrait changer à la suite de rapports et d’enquêtes ultérieurs.

Les chiffres ne fournissent également aucune information sur la gravité de l’attaque. La forte augmentation de la criminalité est inquiétante. Apparemment, le seuil d’inhibition qui empêche d’attaquer physiquement un homme politique ou même de le menacer de mort diminue.

A Berlin, les extrémistes de gauche ont établi une tradition de violence contre des hommes politiques dont le programme ne leur convient pas. Lors des dernières campagnes électorales, les représentants de l’AfD ont été particulièrement touchés. Les radicaux de droite ont depuis longtemps adopté cette pratique dégoûtante et menacent les politiciens écologistes et de gauche, notamment à Neukölln.

Si, comme c’est le cas aujourd’hui, la présidente fédérale d’un parti élu au Bundestag doit interrompre la campagne électorale parce qu’elle estime que sa vie est menacée, c’est bien plus que son propre problème. Il s’agit alors d’un danger pour la démocratie dans son ensemble, qui dépend de personnes qui se rendent disponibles en tant que représentants.

Qui d’autre voudrait devenir politicien lorsque cela implique un risque pour sa vie, son intégrité physique et, surtout, pour sa famille ?

La situation menaçante dans laquelle se trouve Mme Weidel n’est pas du tout commentée publiquement. Pourquoi? Personne ne se rend compte du danger qui nous menace tous ici ?

Gunnar Schupelius a-t-il raison ? Appelez : 030/2591 73153 ou e-mail : [email protected]

Lisez toutes les chroniques de Gunnar Schupelius ici



ttn-fr-27