Barbie finit par devenir femme, et scelle sa métamorphose par le rite initiatique de toutes les jeunes femmes : l’examen gynécologique.


Aldo Cazzullo (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

Barbie c’est un film sur la relation entre mères et filles. The Beginning – qui évoque le plus grand film de tous les temps, 2001 Une odyssée spatiale – C’est génial.

Mais le vrai modèle c’est Pinocchio. Barbie devient finalement une femmeet scelle sa métamorphose par le rite initiatique de toutes les jeunes femmes : l’examen gynécologique.

Au milieu, il y a une telle masse de stéréotypes que le film lui-même risque d’apparaître comme un gigantesque stéréotype. Barbie devient présidente, gérante, juge à la Cour suprême, mais reste toujours grande, mince, belle : définitivement trop « exigeante ».

Au lieu d’inspirer confiance aux filles, cela finit par leur mettre trop de pression.. Comme les mannequins qui, dans les années 80, étaient réputés utiles aux hommes pour les comparer à leurs copines et vivre malheureux.

La première bande-annonce de

En réalité, Barbie représente ce que rêvent les mères pour leurs filles. D’où la rébellion du co-protagoniste adolescent du film. Mais d’ici aussi la connexion, l’empathie retrouvée, l’amour qui lie inextricablement la mère et la fille ; même si la relation entre mère et fille est toujours complexe, dans le monde anglo-saxon mais peut-être plus encore dans le monde méditerranéen, où il n’y a pas si longtemps encore, les épouses espéraient avoir des enfants de sexe masculin.

Margot Robbie est vraiment géniale, Ryan Gosling, quant à lui, peine à se débarrasser du sourire narquois qui rappelle celui du prince de l’ouest de la Libye. du poète Kavafis, qu’on prenait pour un type vraiment cool parce qu’il se taisait toujours mais en réalité il se taisait de peur de dire une bêtise ; “et qui sait combien il a souffert de toutes ces conversations qui ont explosé en lui.”

Barbie c’est aussi un film sur la sororité, sur la solidarité féminine, sur la compétition pour le masculin, sur l’acceptation séculaire du patriarcat, sur les difficultés qu’implique encore aujourd’hui le fait d’être enfant, adolescente, femme, fille, mère ; avec ces pensées de mort que nous essayons de rejeter plutôt que de les accepter et de les faire couler, et avec cette définition parfaite de l’anxiété, la peur de quelque chose dont on ne sait pas ce que c’est.

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