Nouvelle estimation du PIB, nouvelles prévisions des finances publiques et des principaux agrégats macroéconomiques. Conformément au calendrier qui mène à la présentation de la manœuvre proprement dite, le Conseil des ministres approuve chaque année avant le 27 septembre la note d’actualisation à la Def. Mais comment un document programmatique, aussi pertinent que le Nadef, peut-il influencer le sort du budget de l’année prochaine ?

De Nadef à la loi de finances

Nadef est chargé de mettre à jour les prévisions économiques et de finances publiques de la Def. Il s’agit du deuxième événement programmatique de l’année au cours duquel est révisé le cadre macroéconomique défini dans le Document Économique et Financier approuvé en avril, pour l’actualiser – comme l’a indiqué la présentation du Ministère de l’Économie – « en ce qui concerne la plus grande disponibilité de données et informations sur l’évolution du cadre macroéconomique et des finances publiques ». En outre, le document contient « la mise à jour des objectifs programmatiques, qui tient également compte des éventuelles observations formulées par les institutions de l’UE compétentes en matière de coordination des finances publiques des États membres ». Autant d’éléments qui renforcent le contenu du Nadef puisque tant l’ampleur de la manœuvre des finances publiques que les mesures à inclure dans la loi sont par conséquent « calibrées » sur la base des nouvelles estimations du PIB, de la dette, du déficit, de l’inflation et du solde net. à financer du budget. Il appartient à Nadef d’indiquer les principaux domaines d’intervention de la manœuvre pour les trois années à venir, en illustrant à la fois les effets financiers attendus de la loi de finances en termes de recettes et de dépenses, ainsi que les éventuelles factures liées à la manœuvre. .

La Note et le Document de Planification Budgétaire

Le calendrier partagé au niveau européen prévoit qu’une fois le Nadef transmis au Parlement, le Gouvernement doit envoyer le Document de Plan Budgétaire (Dpb) à Bruxelles avant le 15 octobre et le projet de loi de finances prochainement (avant le 20 octobre). Une série d’engagements d’une importance considérable qui, avec le début du processus de discussion parlementaire de la manœuvre, ouvre effectivement la session budgétaire proprement dite. Il appartient au Parlement d’approuver la manœuvre avant le 31 décembre, délai péremptoire pour éviter de recourir à l’exercice provisoire. De ce point de vue, Nadef acquiert un rôle central dans les décisions de politique économique du Gouvernement et du Parlement. Ce n’est pas un hasard si les règles en vigueur prévoient que le Nadef soit discuté et approuvé au Parlement à travers l’instrument de la résolution, puisqu’il s’agit bien d’un document programmatique. Résolution de la majorité soutenant le gouvernement, à laquelle est attribuée une valeur politico-programmatique contraignante en termes de contenu. Les prévisions incluses dans le Nadef sont ainsi transférées dans le document de planification budgétaire qui a pour mission d’illustrer les grands axes d’intervention de la manœuvre des finances publiques qui seront inscrites dans la loi de finances. C’est une étape très pertinente car c’est sur la Dpb que se fonde le jugement de la Commission européenne lors de l’examen de la manœuvre, normalement au mois de novembre.

Le lien avec les échéances à venir au niveau européen

Cette année, l’approbation du Nadef et la définition conséquente de la manœuvre coïncident, non seulement avec les délais ordinaires fixés par le calendrier européen, mais aussi avec le début imminent des négociations sur la révision du Pacte de stabilité. Selon ce qui a été annoncé par la Commission européenne, celui-ci devrait démarrer au cours des trois derniers mois de l’année, dans le but de parvenir à un accord (nécessairement un compromis entre les différents pays) d’ici la fin 2023. Pour fixer les nouveaux objectifs en matière de finances publiques, Nadef ne peut qu’évoquer cette voie, dans laquelle doit aussi trouver sa place la ratification de la réforme du MES qui devrait revenir sur l’attention du Parlement en novembre. La coordination avec Bruxelles est également sanctionnée par le Nadef lui-même, chargé de mettre en œuvre les observations et les éventuels changements et ajouts à la Def résultant des recommandations du Conseil européen relatives au programme de stabilité et au programme national de réforme.

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