Par Oliver Ohmann

Qu’est-ce qu’un snob ? Un nouveau vieux roman apporte la réponse : un comme Willy Lehmann.

Willy est issu d’une famille de jardiniers de Charlottenburg, mais il vit désormais au Kurfürstendamm. Willy passe l’hiver à Saint-Moritz, où il rencontre les autres snobs de l’ouest de Berlin et fait de grands projets. Willy n’aime pas n’importe qui, mais la fille d’un nouveau riche fabricant de textile. En parlant de textiles, Willy s’habille comme il vit, sophistiqué et luxueux. Une personne soignée avec des manières impeccables, beaucoup de bizarreries et encore plus de style.

Edmund Edel a peint le portrait de ce snob berlinois en 1906. Il s’agit du premier roman de l’écrivain, récemment connu pour sa satire sociale « Berlin W ».

Le roman a été redécouvert et réédité par Quintus-Verlag à Berlin. Le plaisir de lire est en même temps un voyage dans le temps jusqu’à Berlin à l’époque impériale. Le Berlin du bel Ouest, les cafés et les théâtres du Kudamm, les loges des concierges et les soirées champagne. Mais le snob voyage aussi parce qu’il en a les moyens et que c’est « plus facile à éduquer que de simplement étudier des livres », note l’éditeur Björn Weyand.

Edmund Edel : « Le Snob », Quintus Verlag, 256 pages, 20 euros Photo : Quintus Verlag

À un moment donné, on tombe aussi sur le BZ à midi, car le futur beau-père de Willy le lit, mais il est fatigué et affamé. « Sigismond bâilla – même les nouvelles passionnantes du BZ ne purent réprimer son bâillement. Au fil du temps, sa femme s’était habituée à tant d’histoires nobles qu’elle ne pouvait même plus se présenter à table à trois heures.« 

Edmund Edel (1863-1934) a grandi à Charlottenburg et était un artiste touche-à-tout. Il était un dessinateur et illustrateur doué, mais aussi un écrivain et plus tard même un réalisateur. Il a créé des affiches publicitaires pour notre BZ.

Heureusement que nous avons son snob de retour maintenant !



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