Regroupés dans les halles aux bestiaux reconverties de Den Bosch, les membres du Parti pour les Animaux font de leur mieux pour laisser le passé derrière eux. Ils sont sortis, ils veulent continuer après la bataille au sein du parti et ils veulent se présenter aux élections avec Esther Ouwehand comme leader et chef du parti.
Mais ce n’est pas possible, dit Esther Ouwehand elle-même. Elle adorerait diriger le parti, mais elle dit qu’elle ne pourra le faire que si elle est complètement innocentée des violations de l’intégrité dont elle a été accusée récemment. Ouwehand estime également que ces allégations devraient faire l’objet d’une enquête de la part du parti. Entre-temps, elle se retirera de son poste de chef de parti et de chef de parti.
Une onde de choc traverse les Brabanthallen lorsqu’elle prononce ces mots dimanche après-midi. Tout au long de la journée, les membres ont exprimé leur soutien à Ouwehand par des motions et par des ovations debout. Il y a eu un cri de « bouh », et c’est à ce moment-là qu’un député a proposé de retirer le nom d’Ouwehand de la liste des candidats. La proposition a été rejetée par 96 pour cent des 1 500 participants.
Mais cela ne suffit pas, estime Ouwehand. «Il y a encore un problème ici», dit-elle au public. « Vous avez un chef de parti contre lequel des rapports d’intégrité ont été établis. » Elle considère que son retrait pendant que ces rapports font l’objet d’une enquête est « la voie la plus propre ». Elle parle avec sérieux, même si elle essaie de rester léger : « Je compte sur moi pour être de retour en un rien de temps et sur toi pour dire : quand va-t-on se débarrasser d’elle ?
Apothéose
Ce retrait est la nouvelle apothéose d’un conflit qui serre la tête du Parti pour les Animaux. Ces dernières semaines, ce conflit est revenu sous le feu des projecteurs, après l’annonce soudaine du conseil d’administration du parti selon laquelle Ouwehand ne serait pas nommé à nouveau à la tête du parti. La veille au soir, Ouwehand s’était plaint dans une lettre interne que la direction du parti faisait obstacle à la professionnalisation et à la démocratisation du PvdD.
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Ouwehand semblait avoir gagné cette bataille contre le conseil d’administration du parti. Une semaine après la première annonce et après de nombreuses critiques de la part des partisans, le conseil d’administration a finalement décidé de nommer Ouwehand et s’est retiré. Depuis, un nouveau conseil d’administration temporaire a été formé. Il cherche à se rapprocher des membres et a salué dimanche Ouwehand comme « une grande figure de proue du parti ».
L’ordre semble être rétabli et, pendant un instant, la fête en surface semble aussi paisible et insouciante que le smooth jazz qui résonne dans la salle de conférence pendant les pauses. Jusqu’au discours d’Ouwehand, la conférence dégageait même l’enthousiasme d’un parti qui a retrouvé le feu en lui-même et estime qu’il est possible de réaliser des souhaits de longue date.
Les membres du PvdD se prononcent massivement en faveur des questions soulevées par Ouwehand dans sa lettre divulguée. Ils utilisent des motions pour insister sur une « professionnalisation » et sur la liberté des factions au sein des conseils municipaux de participer à des coalitions sans interférence de la direction du parti. Ouwehand avait accusé le conseil d’administration de bloquer la participation de la coalition depuis le plus haut niveau.
En termes de contenu, les membres semblent tout aussi désireux d’un cours pour adultes. Certains des premiers membres du PvdD ont encore des difficultés avec le programme plus large que poursuit le parti. Ils veulent que la fête reste aussi près que possible des animaux. Mais une motion visant à maintenir l’accent sur les animaux, la nature et l’environnement a été rejetée à la majorité. Une majorité estime également qu’il devrait y avoir de la place pour les « choses humaines ». Une femme qui a quitté GroenLinks il y a six mois se félicite de l’expansion du parti. Un autre est du même avis : « Nous faisons partie de la nature ! »
L’homme et le cheval
Cette soif d’innovation domine sur scène toute la journée. Mais dans l’ombre des projecteurs, l’ancienne administration n’a pas encore complètement joué son rôle. Après tout, les rapports d’intégrité concernant Ouwehand sont entre les mains de cet ancien conseil d’administration. Ouwehand et le nouveau conseil d’administration, censé enquêter sur ces rapports, n’ont jamais vu ces rapports, affirment-ils.
Et ce n’est pas tout : à la connaissance du nouveau conseil d’administration, tous les rapports contre Ouwehand qui nécessitent une enquête proviennent également de l’ancien conseil d’administration. Après qu’Ouwehand soit entré en conflit avec les membres du conseil d’administration et les fondateurs, la chef du parti et son assistant politique ont échangé des idées sur un plan visant à « amener le conflit au sein du conseil d’administration », selon une note.
Selon les administrateurs, Ouwehand a consciemment miné le conseil d’administration par son attitude, et cela a été encore exacerbé par la lettre qu’elle a envoyée en septembre. Leurs rapports porteraient sur cela.
Ces derniers jours, beaucoup d’attention a été portée à Niko Koffeman, co-fondateur et membre du Sénat du parti depuis des années. Koffeman, qui ne fait pas lui-même partie du conseil d’administration, ne commente pas lors de la conférence s’il a voté pour ou contre la candidature d’Ouwehand : il s’appuie sur le secret de son vote. Mais il tient à dire qu’il trouve « regrettable » qu’Ouwehand ait parlé dans sa lettre de problèmes avec les fondateurs. « Alors appelez l’homme et le cheval et dites-leur de quoi il s’agit. »
Et cet appel à la professionnalisation et à la démocratisation ? « Concepts de trous », explique Koffeman. « Je n’ai rien trouvé d’antidémocratique aujourd’hui. » Il soupire : « Tous ces partis qui perdent les élections, j’imagine que vous aurez des discussions : ne faudrait-il pas que ce soit un peu plus professionnel ? Mais pour un parti qui n’a jamais perdu une élection, je me demande : d’où cela vient-il ?