« Caserne » au Théâtre allemand : bilan culturel pop


Le drapeau national dans les toilettes : scène de « Baracke » dans DT Photo : DAVIDS/Christina Kratsch

Par Sébastien Bauer

La première de la nouvelle pièce de Rainald Goetz a captivé par un examen multiforme des causes de la violence d’extrême droite.

Rainald Goetz est une chance pour le théâtre et le débat public.

Dans sa nouvelle pièce « Baracke », l’auteur, devenu rare ces derniers temps, pose un regard multiforme sur la continuité historique de la violence (notamment de droite). La première le 22 septembre 2023 au Deutsches Theater (mise en scène : Claudia Bossard) a commencé avec l’amusant triangle amoureux de jeunes provinciaux (Mareike Beykirch, Jeremy Mockridge, Janek Maudrich) – mais l’horreur du mariage projetait son ombre.

Petit à petit, de plus en plus de bile s’infiltrait dans l’humour. Un ancêtre Biedermeier en père battant. Le national-socialisme est sorti de la tombe comme une prostituée horriblement flétrie.

Et avec des barres de chocolat dansantes, une saucisse Bifi et une banane babillante, Goetz nous a montré comment nous avons utilisé des divertissements bon marché pour nous distraire de la terreur meurtrière de droite d’un NSU pendant bien trop longtemps.

Une telle prise en compte du nationalisme allemand et de la famille bourgeoise n’est pas nouvelle, mais elle est suffisamment vraie pour ne pas toujours donner matière à réflexion.

Surtout quand il est présenté avec le talent de Rainald Goetz pour les détails linguistiques et picturaux.

Encore les 23 + 26 septembre, 1er + 8 + 13 + 19 octobre, Schumannstraße 13a, 5-48 euros, Tél. : 28 44 12 25

Sujets:

Culture berlinoise Théâtre allemand Revue de théâtre



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