Martina Navratilova, Caster Semenya, trans et hermaphrodites : une question séculaire


Aldo Cazzullo (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

MArtina Navratilova, peut-être la plus grande joueuse de tennis de tous les temps, certainement la première à se déclarer lesbienne, affirme qu’il n’est pas juste que les femmes puissent rivaliser avec des personnes trans ; et le monde du sport est divisé. Est-ce une femme, ou est-ce un homme, qui se sent comme tel, ou qui possède l’organe sexuel féminin ou masculin ? Et qui a les deux ?

L’athlétisme a été confronté à ce problème lorsque La sud-africaine Caster Semenya a remporté l’or au 800 mètres aux Championnats du monde de Berlin en 2009. Pour dissiper les rumeurs sur son véritable sexe, la fédération sud-africaine d’athlétisme a organisé un test. Les résultats n’ont pas été publiés, mais Semenya a pu recommencer à courir.

Mais alors la fédération internationale a établi la règle selon laquelle pour concourir entre femmes, une certaine limite de testostérone ne pouvait être dépassée, fixé à cinq nanomoles par litre de sang. Ceux comme Caster qui allaient plus loin devraient réduire leur testostérone avec des médicaments.

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Apparemment, c’est une question technique ; c’est en fait un problème culturel. La mesure de la fédération aurait pu paraître répressive ; c’était en fait une ouverturequi permettrait par exemple à une femme trans de jouer au tennis avec des femmes, en fonction de son taux de testostérone et non en fonction de son organe sexuel.

Même chez Miss Italia, on en a discuté, et la conclusion a été tirée : pas de trans. Pourtant, dans les cultures tribales, les personnes des deux sexes sont souvent considérées comme des chefs de communauté favorisés par les dieux. Dans la culture occidentale, cela n’arrive pas ; comme le démontrent des siècles de répression.

Mais quand en 1601 Marie Lemarcis est condamnée à mort à Rouen pour « actes contre nature » – il a eu une liaison avec une femme -, le docteur Jacques Duval a réussi à démontrer que Marie avait les deux organes, et se sentait masculine ; en fait, il s’appelait Marin. Les juges ont acquitté Marin. Pour la première fois dans l’histoire, un être humain pouvait choisir son sexe.

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