La vulnérabilité réglementaire imminente de Microsoft


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Alors qu’une plainte du ministère américain de la Justice contre Google sera jugée la semaine prochaine et qu’Amazon semble se diriger vers une confrontation avec la Federal Trade Commission, il semble qu’une confrontation tant attendue avec Big Tech soit enfin là.

Une grande entreprise technologique a cependant essayé une approche différente. Microsoft a fait des offres aux régulateurs pour tenter de résoudre un certain nombre de problèmes de concurrence, dans certains cas avant qu’ils ne dégénèrent en enquêtes approfondies.

La semaine dernière, elle a tenté d’anticiper une enquête menée par Bruxelles sur son application de collaboration Teams en annonçant qu’elle séparerait le service de ses autres applications Office dans l’UE. La semaine précédente, dans une nouvelle tentative d’obtenir l’approbation du Royaume-Uni pour son acquisition d’Activision Blizzard pour 75 milliards de dollars, il avait proposé de vendre à Ubisoft ses droits de streaming sur des jeux en dehors de l’UE. Cela visait à dissiper les craintes selon lesquelles il tenterait d’utiliser les droits pour monopoliser le marché naissant des jeux en nuage.

Microsoft a également travaillé dur pour empêcher toute action réglementaire concernant ses pratiques de licences cloud, qui ont été une source de mécontentement auprès de certains clients depuis les modifications apportées aux licences par l’entreprise en 2019. Les problèmes sont complexes, mais le différend se résume essentiellement à la manière dont la société a utilisé ses licences logicielles existantes pour inciter ses clients à acheter ses propres services cloud, plutôt que d’opter pour des concurrents tels qu’Amazon ou Google.

L’année dernière Microsoft a admis que ses détracteurs avaient des « préoccupations valables » (une rareté pour l’une des plus grandes entreprises technologiques) et ont promis des changements – bien que cela n’ait pas fait taire les plaintes ni empêché un examen réglementaire croissant.

D’un certain point de vue, les concessions de Microsoft semblent les bienvenues. Si une grande entreprise technologique agit tôt pour faire face aux problèmes de concurrence, il n’est pas nécessaire d’attendre des années pour que les régulateurs rattrapent le problème.

Pourtant, les rivaux affirment que les mesures volontaires sont moindres qu’il n’y paraît. Ils accusent l’entreprise de proposer des demi-mesures, de détourner l’attention pour détourner l’attention de méfaits plus graves et, dans certains cas, de n’agir que lorsque le mal est déjà fait.

Certaines concessions de Microsoft semblent claires. En proposant de vendre ses droits de streaming cloud sur les jeux, il laisse à Ubisoft le soin de décider ultérieurement de la manière de commercialiser ces propriétés, mettant ainsi les droits à distance.

L’offre n’empêchera pas Microsoft lui-même de se lancer dans le cloud gaming : il peut payer Ubisoft pour une licence commerciale, comme n’importe qui d’autre. Et cela n’empêchera pas Microsoft d’être l’un des plus grands gagnants du nouveau marché, réalisant des bénéfices en tant que grossiste de jeux cloud vendus via Ubisoft. Les critiques se plaignent que cela signifie que l’éditeur de logiciels n’a vraiment rien abandonné. Mais, à condition que l’AMC accepte le caractère indépendant de l’accord, elle devrait soigneusement gérer les inquiétudes concernant de futurs abus.

Cependant, la concession sur Teams semble terriblement tardive. Microsoft a intégré Teams avec Office pour la première fois il y a près de sept ans. Cela a été considéré à l’époque comme un stratagème agressif pour déborder Slack, à égalité avec la façon dont il a intégré son premier navigateur Internet dans Windows pour vaincre le pionnier des navigateurs Netscape.

Microsoft a déclaré plus tôt cette année que plus de 300 millions de personnes utilisaient Teams au moins une fois par mois, ce qui signifie que le mal est déjà fait et que le dégroupage arrive trop tard pour empêcher le marché de pencher en sa faveur. Néanmoins, l’entreprise a au moins agi avant de se faire tordre le bras par Bruxelles, tout en s’ouvrant aux autres régulateurs du monde entier, qui vont désormais faire pression pour obtenir des concessions similaires.

En comparaison avec ses compromis sur les problèmes d’Activision et de Teams, Microsoft est confronté à un défi beaucoup plus difficile dans le traitement des plaintes concernant les licences cloud. Recherche réalisé pour le CISPEun groupe industriel européen du cloud computing, prétend montrer que Microsoft a retiré des milliards de dollars supplémentaires à ses clients grâce à ses conditions de licence.

Bruxelles a été la première à s’intéresser à cette question, mais d’autres régulateurs commencent également à s’y intéresser. La FTC aux États-Unis et l’Autorité de la concurrence et des marchés au Royaume-Uni ont tenu des consultations ouvertes sur les licences cloud, ce qui a amené des concurrents tels que Google à se plaindre bruyamment du comportement de Microsoft.

Microsoft a fait du bon travail récemment en restant à l’écart des projecteurs réglementaires. Mais les inquiétudes croissantes concernant les licences cloud, qui sont au cœur de son activité la plus importante, ne sont pas quelque chose qu’il pourra facilement contourner.

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