Qu’est-il réellement arrivé au BlackBerry ?

Il vibre particulièrement souvent dans la poche intérieure des vestes des différents managers. Au début des années 2000, posséder un BlackBerry, symbole de statut social pour les dirigeants, était considéré comme un culte. Mais qu’est devenu l’appareil aujourd’hui ?

Le BlackBerry, un petit ordinateur de poche, ouvre la voie à tout ce qui vient. Parce que le BlackBerry, selon la traduction allemande, a déjà tout ce que l’iPhone et d’autres fabricants de smartphones perfectionneront plus tard. Notre article explique pourquoi le fabricant de BlackBerry Research in Motion (RIM) s’est longtemps présenté comme une aubaine.

Du distributeur automatique à l’ordinateur de poche

L’entreprise canadienne est familière avec les claviers. RIM démarre son activité en 1984 et vend dans un premier temps des caisses enregistreuses. Parallèlement, RIM développe des dispositifs de transmission de données.

Avec le lancement du World Wide Web au début des années 1990, les développeurs de RIM ont envisagé de créer un appareil pouvant être utilisé pour recevoir et envoyer des messages numériques, par exemple des e-mails. Après tout, ce n’est qu’à la fin de la décennie que RIM a présenté son BlackBerry 850. L’appareil ressemblait davantage à une toute petite calculatrice de poche, mais il remplissait sa fonction. Il reçoit les e-mails et synchronise automatiquement les boîtes aux lettres numériques et les rendez-vous via le réseau mobile.

Le monde mobile tourne à toute vitesse en ce moment. La téléphonie mobile n’est plus seulement une option réservée aux riches snobs, mais elle est également abordable pour les particuliers.

BlackBerry obtient des fonctionnalités de téléphone

RIM utilise ce développement pour améliorer ses destinataires de courrier électronique. Le successeur, le BlackBerry 5810, a suivi en 2002. Ce modèle a ensuite constitué le modèle des smartphones.

Le petit ordinateur de poche dispose d’un écran monochrome, d’un clavier et peut être utilisé pour passer des appels téléphoniques. Puisque la synchronisation des e-mails et des rendez-vous via le réseau GPRS fonctionne désormais sans problème, l’appareil deviendra bientôt l’un des outils les plus importants dans les bureaux de direction des grandes entreprises.

Des réunions sans Blackberry, impossible. Puisqu’il vibre désormais en permanence lors des réunions ou que quelqu’un tape sur son appareil intelligent, les premiers bans du BlackBerry seront bientôt prononcés le temps d’une réunion.

En très peu de temps, le nom BlackBerry est devenu synonyme d’ordinateur de poche pratique doté d’une fonction téléphonique. Le terme smartphone n’existe pas encore, mais il aurait été approprié. À ce stade, le constructeur, qui s’est depuis rebaptisé BlackBerry Limited, fait tout correctement. Après avoir conquis le monde des affaires, BlackBerry lance désormais également des appareils destinés à un usage personnel.

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BlackBerry crée son propre monde

L’entreprise canadienne crée pour cela son propre monde BlackBerry. Les appareils disposent de leur propre système d’exploitation et d’un service de messagerie, une sorte de WhatsApp réservé aux propriétaires de BlackBerry.

Surtout, la fonction chat attire de nombreux utilisateurs privés. Tout à coup, des messages rapides peuvent être envoyés et la réponse apparaît en quelques secondes sur l’écran, qui scintille désormais également de couleurs vives.

Mais le BlackBerry ne peut jamais faire une chose : être vraiment beau. Lors d’un appel, on a l’impression que le propriétaire tient une calculatrice de poche près de son oreille. Ok, certes, mettre un smartphone à l’oreille comme un morceau de pain grillé pour écouter un message vocal n’a pas l’air très intelligent non plus.

Rien de tout cela ne dérange les utilisateurs. Au contraire : à la fin des années 2000, plus de 40 millions de personnes utilisaient un BlackBerry. Au premier trimestre 2009, le nombre d’appareils vendus en vente libre a dépassé celui du nouveau projet phare d’Apple, l’iPhone. Peut-être que les stratèges de BlackBerry ont été éblouis par ces chiffres. Car bientôt l’évolution va dans la direction opposée, et à une vitesse vertigineuse. Ce qui s’est passé?

Swipe est le nouveau robinet

Le clavier est le problème. Tout d’abord, les médecins diagnostiquent ce qu’on appelle le pouce BlackBerry. La crainte à l’époque était que l’articulation puisse devenir douloureusement enflammée si l’appareil était utilisé de manière intensive. Mais le pouce BlackBerry est le moindre problème.

De nombreuses personnes utilisent désormais leurs pouces pour glisser facilement sur les écrans tactiles. C’est beaucoup plus amusant et protège l’articulation. Un patron responsable de BlackBerry aurait affirmé à l’époque que les propriétaires professionnels, en particulier, aimeraient taper sur un vrai clavier.

Aujourd’hui, nous savons que l’homme s’est trompé dans son évaluation. Alors, s’accrocher au clavier brise le cou de l’entreprise. Bien entendu, les gens tentent toujours de lancer leurs propres smartphones sur le marché. Mais Apple et Samsung y règnent désormais.

La marque disparaît tranquillement

Petit à petit, BlackBerry s’est séparé de nombreuses fonctions. Au milieu des années 2010, l’entreprise a achevé le développement de son propre système d’exploitation. Les nouveaux appareils fonctionnent sous Android, mais sans succès. Peu de temps après, la production de leurs propres appareils a été interrompue. Depuis 2016, TCL Corporation produit des smartphones BlackBerry sous licence. Mais même cela prendra fin en 2020.

Aujourd’hui, BlackBerry ne travaille que dans le domaine du développement de logiciels mobiles. Après le départ de TCL, un nouveau titulaire de licence a été trouvé : OnwardMobility. Mais même celui-ci a annoncé qu’il ne produirait plus de smartphones BlackBerry à l’avenir.

Le BlackBerry – autrefois le jouet le plus populaire dans les milieux d’affaires, n’a plus d’importance aujourd’hui. Et comme le monde préfère désormais glisser plutôt que taper, le pouce BlackBerry ménage les articulations.



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