Au moins 183 personnes ont été tuées dans les combats dans l’État éthiopien d’Amhara ces dernières semaines. Les Nations Unies l’ont annoncé mardi aux journalistes de diverses agences de presse, dont l’AFP française. L’ONU exprime son inquiétude concernant ce pays d’Afrique de l’Est, qui est très instable depuis début juillet en raison d’un conflit et des affrontements qui en ont résulté entre les forces armées éthiopiennes et les milices régionales Fano. L’état d’urgence est en vigueur en Ethiopie depuis le 4 août, mais depuis lors, la situation dans le pays s’est « considérablement détériorée », selon l’ONU.
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Le nord de l’Amhara est ravagé depuis des semaines par un conflit faisant suite à une guerre très sanglante de deux ans dans la région voisine du Tigré. Dans cette bataille, les milices amhariques Fano ont longtemps mené une offensive avec les forces nationales contre le Tigré rebelle. Mais un projet du Premier ministre Abiy Ahmed en avril visant à démanteler tous les groupes de combat régionaux puis à les fusionner sous le drapeau national a suscité le ressentiment parmi les unités de Fano. Ils ont boycotté sa proposition, sont allés au combat, puis ont pris plusieurs villes éthiopiennes.
Des affrontements entre l’armée nationale et Fano, populaire parmi la population amharique, ont poussé le Premier ministre Abiy Ahmed à déclarer l’état d’urgence à Amhara au début du mois. Cela donne aux autorités davantage de pouvoirs pour, par exemple, fixer un couvre-feu ou interdire les rassemblements publics. L’ONU s’inquiète de la détérioration de la « situation des droits de l’homme » dans plusieurs régions d’Éthiopie, où, selon l’ONU, de jeunes Amhars ont souvent été arrêtés. La même chose s’est produite plus tôt dans la capitale Addis-Abeba : outre les Amhars, des hommes politiques, des avocats et des journalistes y ont également été arrêtés.