Un groupe de randonneurs a été attaqué par des frelons européens près de Lierre. C’est tout à fait exceptionnel, estime René De Backer, directeur du Flemish Bee Institute.

Peter Gordts

On a d’abord pensé que c’étaient des frelons asiatiques qui s’étaient attaqués aux promeneurs. Ils se sont finalement révélés européens. De quel genre de guêpes s’agit-il ?

« Ils sont ici depuis des siècles. En attendant, il dispose d’une vaste zone de distribution. Nous en formons la frontière ouest. À l’est, cette zone s’étend jusqu’en Asie. Normalement, le frelon européen est un animal plutôt doux. Elle est en effet chez nous un allié dans la lutte contre le frelon asiatique, qu’elle considère comme un concurrent. Il ne les tuera pas, mais il tentera de les chasser.

Normalement, le frelon européen est une bête douce, dites-vous. Alors que s’est-il passé à Lierre ?

« Ce qui a exactement déclenché les frelons, nous ne pourrons peut-être jamais le découvrir. D’après ce que j’ai compris, un club de marche avait tracé des itinéraires. L’un d’eux a dû passer devant un nid de guêpes. Je ne sais pas à quelle distance ils étaient du nid. Mais plusieurs promeneurs auraient été agressés.

« Comment savez-vous que vous êtes près d’un nid ? C’est difficile pour le frelon européen. Leurs nids se trouvent généralement dans des cavités d’arbres, comme c’était le cas ici. Mais les attaques massives comme celle-ci sont extrêmement rares. Je ne connais qu’un seul cas l’année dernière, lorsqu’un groupe de vététistes a été attaqué en Allemagne.

Que se passe-t-il lors d’une telle attaque ? Les frelons eux-mêmes volent-ils vers les attaquants pour les piquer ?

« C’est exactement ce qui s’est passé, oui. Si les frelons européens se sentent menacés à proximité de leur nid, ils se mettent en mode attaque. Ils tentent de chasser leur agresseur. Ils poignardent généralement leur agresseur à la tête. Il est très rare que l’ensemble du nid de frelons européens attaque un attaquant, contrairement au frelon asiatique qui le fait habituellement. »

Que peut réellement faire une personne victime d’une crise ?

« Avec tout le respect que je vous dois, mais il sera alors trop tard. Vous ne pouvez plus rien faire. En tant que citoyen, votre seule option est de prévenir. En ce qui concerne le frelon asiatique, il existe une deuxième arme en plus de la menace de couteau : il peut tant bien que mal reconnaître les yeux de son agresseur. Là, il s’injecte de l’acide avec les yeux qui rend aveugle. C’est vraiment une histoire d’horreur.

Le frelon asiatique devient désormais un réel problème.

« On dit parfois qu’ils ne sont pas dangereux. C’est également vrai : lorsqu’elles volent en solitaire, elles ne sont pas plus dangereuses qu’une guêpe ordinaire. Mais si vous vous approchez à moins de quatre à cinq mètres de leur nid, ils sont extrêmement dangereux. Il y a plusieurs décès chaque année en Europe. C’était encore le cas hier en Galice, où un homme est mort suite à une attaque.

« Les frelons asiatiques ont un nid principal dans les bâtiments au printemps, à une hauteur de deux à huit pieds. Ils construisent également des nids dans les haies. Cette année, les premiers accidents graves se sont produits en Flandre : il y a eu une attaque au couteau à Rumst. Vers cette période, le frelon asiatique fait son deuxième nid. Il le fait toujours assez haut, environ 25 mètres de haut, dans des arbres ou des structures humaines comme des églises. Pour les exterminer, il faut quelques ressources et le prix de revient augmente.

« Nous l’avons déjà prévenu cent fois : nous prenons vraiment un gros risque. Ce week-end, les pompiers de Bruxelles ont encore envoyé un signal d’urgence au gouvernement : ils ne peuvent plus faire face à la lutte. Nous avons déjà prévenu à ce sujet. Jusqu’à l’année dernière, nous avions un contrat avec le gouvernement flamand qui nous aidait à coordonner la lutte contre le frelon asiatique et s’occupait de la détection et de l’extermination. Cette année, ce n’est plus le cas, car le frelon asiatique est soudainement passé d’une espèce exotique à une espèce indigène. Ensuite, le combat est laissé à la population.



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