Pire encore, vivre dans une maison au bord d’un lac forestier


Par Claudia von Duehren

L’artiste Tolia Astakhishvili transforme la maison au bord du lac forestier en un débarras, avec bruit de construction et fausse moisissure.

Une mosaïque de miroirs brisés accueille les visiteurs à la Haus am Waldsee. Tolia Astakhishvili (49 ans) l’a installé pour son exposition personnelle « The First Finger ».

Avec ce titre, l’artiste géorgienne fait référence à l’histoire imaginaire qu’elle a imaginée pour l’exposition : Dans un froid extrême, un corps doit se fixer des priorités pour se protéger. Il rationne son énergie, sacrifiant d’abord des membres comme les doigts ou les orteils. “Au sens figuré, cela signifie que les gens doivent constamment décider quels sacrifices ils sont prêts à faire”, explique la conservatrice Beatrice Hilke (35 ans).

Tout traîne et la moisissure fleurit dans la Haus am Waldsee – qui fait partie de la vaste installation de Tolia Astakhishvili Photo : Frank Sperling

C’est dans cette optique que l’artiste a repensé l’ensemble de la villa. Dans l’entrée, des murs en plâtre brut donnent l’impression d’un chantier de construction. Dans le jardin d’hiver et les salons représentatifs, des jouets qui traînent, des photos et des caches de radiateur déchirés donnent l’impression que les habitants ont fui leur maison.

Au premier étage, le bruit d’un chantier résonne derrière des murs en tôle ondulée. L’inclusion de la Villa am Waldsee dans le concept de l’exposition était particulièrement importante pour la nouvelle directrice Anna Gritz. L’ancien conservateur des œuvres (au centre) avait déjà suivi ce concept lors de précédentes expositions.

Mais l’intervention radicale de Tolia Astakhishvili dans la villa historique construite en 1922 dans le style campagnard anglais va au-delà de ce qui a été vu auparavant. Apparemment, la moisissure fleurit, que l’artiste a faite avec du papier mâché, du café et des aquarelles et qu’elle place dans un coin à l’étage supérieur de la maison, les mouches mortes sur les rebords des fenêtres ne sont pas nettoyées. Mieux vivre est différent…

Jusqu’au 24 septembre, Argentinische Allee 30, 8 euros, ☎ 801 89 35



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