Il existe un pipeline d’une capacité d’au moins 8 milliards de mètres cubes par an de l’Algérie à l’Italie, d’abord en Sardaigne puis jusqu’aux côtes de la Toscane. Il s’appelle Galsi, mais il est resté sur le papier. Victime de l’opposition « Nimby » des instances écologistes sardes mais aussi (semble-t-il) de l’opposition effective de Gazprom, devenu depuis quelques années le plus gros fournisseur de gaz de l’Italie. Conclue en 2001 et entrée au cœur des accords intergouvernementaux – à Alger puis à Alghero – en 2006 par le Premier ministre Romano Prodi (dont la politique relue aujourd’hui est décidément très clairvoyante dans le match énergétique) avec le chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, le Galsi c’était censé être un pipeline sous-marin de 284 kilomètres avec une profondeur maximale de 2 880 mètres qui devait relier le port algérien de Koudiet Draouche, dans le nord-est du pays, à celui de Porto Botte, en sud-ouest de la Sardaigne. De là, continuez le long de toute la Sardaigne et d’Olbia repartez sous la mer jusqu’à Piombino. Le même Piombino qui dit aujourd’hui non à une usine de regazéification.

Le match diplomatique dans la crise algéro-espagnole

La structure de l’actionnariat a vu Sonatrach (Algérie) avec 41,60%, la Région Sardaigne avec 11,60%, Enel 15,60%, Edison 20,80% et Hera 10,40% : pour la première fois l’Eni était hors d’un projet énergétique de cette ampleur. Il devait être opérationnel en 2012, mais les choses ont duré longtemps, à la fois en raison de l’opposition des instances écologistes sardes et d’une certaine pression de Gazprom, qui avait signé en 2006 le grand accord avec l’Italie. Dans les cercles diplomatiques, on parle désormais d’une éventuelle relance du projet – aussi grâce à la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne, due au soutien de Madrid à Rabat sur le dossier du Sahara Occidental (l’Italie est du côté d’Alger aux côtés du peuple sahraoui) mais les coûts et les délais de construction ne sont pas compatibles avec les besoins à court-moyen terme. L’objectif du projet était (et est peut-être encore) « de fournir une nouvelle source d’approvisionnement en gaz naturel au marché italien et européen dans le but de contribuer au progrès économique et au bien-être de la communauté en garantissant la sécurité de l’approvisionnement énergétique « .

L’Europe importe 21 milliards de mètres cubes de gaz d’Algérie

Le gouvernement Draghi a accepté d’augmenter les importations via Trasmed – le gazoduc historique, né en 1983 qui passe sous le détroit de Sicile – mais l’Algérie doit aussi penser à son avenir et développer les énergies renouvelables. Selon les données de l’OPEP, l’Algérie dispose d’environ 4 500 milliards de mètres cubes de réserves de gaz naturel. Les données de l’agence de presse algérienne « Aps » parlent cependant de réserves de gaz estimées à environ 8.500 mètres cubes. Fin 2020, la production de gaz naturel en Algérie a atteint 81,5 milliards de mètres cubes, contre 87 milliards de mètres cubes l’année précédente. Pourtant, la consommation de gaz naturel de l’Algérie n’était que de 43,2 milliards de mètres cubes à la fin de l’année dernière, soit moins de la moitié de la production. En 2020, l’Algérie a exporté environ 26,1 milliards de mètres cubes de gaz naturel par ses gazoducs, ainsi que 15 milliards de mètres cubes sous forme de gaz naturel liquéfié. L’Europe est le plus grand importateur de gaz naturel algérien avec environ 21 milliards de mètres cubes, l’Italie et l’Espagne étant les plus gros importateurs, avec respectivement 11,5 et 9,1 milliards de mètres cubes.

Le pays Magherbino dispose de trois gazoducs pour l’exportation

L’Algérie – écrit Agenzia Nova – dispose actuellement de trois gazoducs pour exporter son gaz vers l’Europe. Le gazoduc principal est le Transmed, également connu sous le nom de gazoduc Enrico Mattei, qui part d’Algérie, traverse la Tunisie et arrive en Italie. Mis en service en 1983, le pipeline portant le nom du fondateur d’Eni a une longueur de 2 475 kilomètres et une capacité d’exportation de 30,2 milliards de mètres cubes par an. Le deuxième gazoduc est le Medgaz. Long de 210 kilomètres, d’une capacité de 10,5 milliards de mètres cubes par an, le gazoduc Algérie-Espagne est entré en service en 2011. Jusqu’au 31 octobre, l’Algérie acheminera son gaz naturel vers la péninsule ibérique via le Maroc via le Maroc. , d’une longueur de 1 300 kilomètres et d’une capacité de 8,5 milliards de mètres cubes par an. Ensuite, il y a un quatrième projet, désormais proche de la phase de construction, qui pourrait s’avérer stratégique : il s’agit du gazoduc transsaharien, qui doit acheminer du gaz du Nigeria via le Niger, pour atteindre l’Algérie, où il pourrait être exporté vers l’Europe. via d’autres gazoducs reliant le pays d’Afrique du Nord au Vieux Continent.



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