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La Turquie a triplé les taxes sur l’essence alors que le gouvernement tente de collecter des fonds pour récupérer le coût des énormes cadeaux avant les élections de mai et financer la reconstruction coûtant jusqu’à 100 milliards de dollars après le tremblement de terre dévastateur de février.

Les taxes sur l’essence ordinaire ont été augmentées d’environ 200% à 7,53 TL le litre, avec des taxes sur le diesel et une série d’autres produits pétroliers également levées, selon une annonce publiée dimanche dans le journal officiel turc. L’augmentation a fait grimper les prix de l’essence à la pompe d’environ 20%, selon les données de la compagnie pétrolière publique Turkish Petroleum.

L’augmentation des taxes est la dernière d’une série de mesures annoncées par le président Recep Tayyip Erdoğan depuis sa réélection le 28 mai. Les taxes sur la valeur ajoutée sur une grande variété de biens et de services ont été augmentées plus tôt ce mois-ci, comme l’a promis la nouvelle équipe économique d’Erdoğan. des politiques « rationnelles », après des années de mesures non conventionnelles, ont plongé l’économie turque de 900 milliards de dollars dans la crise.

La hausse de la TVA et de la taxe sur les carburants alourdira le fardeau financier des Turcs, qui ont fait face à une période prolongée de forte inflation et ont vu la lire se déprécier de près de 30 % par rapport au dollar américain cette année seulement.

Signe de la façon dont Erdoğan cherche à relancer l’économie, le président se rendra également cette semaine en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis pour attirer de nouveaux investissements des pays du Golfe.

L’inflation est tombée à 38,2% par an en juin par rapport à son pic d’octobre 2022 de 85,5% par an, mais les économistes craignent que la livre faible et les nouvelles taxes ne la fassent remonter.

Une politique budgétaire plus stricte fait partie d’un effort à plusieurs volets du ministre des Finances Mehmet Şimşek, qui a été nommé en juin, pour remettre l’économie turque sur une voie durable.

Erdoğan a lancé une grande frénésie de dépenses avant les élections de mai, offrant un mois de gaz naturel gratuit et augmentant les salaires et les pensions du secteur public. La Turquie est également confrontée à une facture pouvant atteindre 100 milliards de dollars pour reconstruire une vaste zone dans le sud qui a été gravement endommagée par le tremblement de terre de février.

Les économistes s’attendent à ce que le déficit budgétaire du gouvernement turc passe à 4,4% du produit intérieur brut cette année, contre seulement 0,9% en 2022, selon un sondage FactSet, soulignant la fragilité des finances publiques.

Şimşek cherche également à refroidir la demande intérieure, qui, selon de nombreux économistes, est beaucoup trop élevée après des années de politique budgétaire et monétaire laxiste. La surchauffe de l’économie a fait que les importations dépassent de loin les exportations, poussant le déficit du compte courant à un record de 37,7 milliards de dollars au cours des cinq premiers mois de cette année. Des prix plus élevés pourraient refroidir la demande de carburant et donc réduire les importations, puisque la Turquie est un gros importateur d’énergie.



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