ODDLIQUOR / BLINDÉ


Everything But the Girl, Jamie xx, Caribou… sont quelques-uns des exemples que nous pouvons donner de ce qui se passe lorsque la meilleure musique électronique et les sentiments les plus profonds se rencontrent. ODDLIQUOR, également connu sous le nom de « Marquitos » de Madrid, dit que ses influences sont Linkin Park, Coldplay, Timbaland et Justin Bieber, mais c’est de l’electronica anglo-saxonne -surtout britannique- que vous percevrez sur son nouvel EP ‘BLINDA0’. Il se compose de 6 titres, dont beaucoup ont connu un grand succès ces derniers mois, en y ajoutant un remix de son ancienne chanson ‘self-love’, par nusar3000.

Le truc c’est vrai qu’il faut du temps pour démarrer. ODDLIQUOR commence lui aussi à se consacrer à ses fans, puisque même l’un d’entre eux est l’auteur de la couverture de cet ouvrage, après avoir remporté un concours. Dans cette intro, il parle d’amitié et de famille sans trop inspirer ceux qui ne le connaissent pas. « Un ange » est trop onaniste, l’indice par lequel vous ne devriez PAS commencer à découvrir les qualités de Marquitos. ‘Hermanita’ non plus, une chanson sur l’anxiété dans laquelle il se plaint d’être allongé dans son lit avec une basse qu’il ne sait pas jouer, malgré le fait qu’il commence déjà à réussir. « Hier j’ai rempli la pièce que je voulais remplir depuis que j’étais nain / Et aujourd’hui je ne sens rien, mes mains tremblent ».

Cette phrase nous ouvre bel et bien la porte du coeur d’ODDLIQUOR, à travers un R&B qui s’accélère pour devenir une production influencée par la palette Burial, trap, ambient… mais avec des beats hyperpop ou hardcore. . Son plus grand succès du moment est ‘CURSIII’, et c’est une bonne représentation du thème que tout cet album veut aborder : la santé mentale. « Je me défonce tellement que j’ai même oublié de prendre de l’insuline et d’appeler mes parents / Et je n’arrête pas de répéter des schémas, et donc tu ne peux être avec personne », dit-il.

Une histoire semblable à celle que l’on retrouve dans ‘Pisando flaques’, avec certaines connotations sociales : « Je viens d’un endroit loin de la main de Jésus / Où la chance ne te cherche pas si tu ne la cherches pas / Habitué à l’obscurité, mais battue de lumière / Incomprise à vie, telle est ma croix ».

Je suis sûr que des productions comme celle-ci, de la filleule de James Blake à la techno-house la plus élégante, sont le moyen idéal pour ODDLIQUOR d’arrêter de souffrir de ce malentendu, et en fait « MI TEAM! », qui apparaît un peu plus tard , représente la réalisation de l’unité, de l’amour, du bonheur, à travers un béguin ou le sexe. Céleste et extatique, c’est peut-être leur meilleure chanson.

Avant que l’album ne se termine avec la version presque méconnaissable du rare reggaeton ou bachata de ‘amor proprio’, désormais une chanson presque nouvelle très bienvenue, ODDLIQUOR consolide le caractère spirituel de cette œuvre avec ‘elpulsomevasuperrapido’, une chanson dédiée à «ce qui obtient debout à 6 heures du matin », comme sa mère, et non à ceux qui font du commerce ; et qu’il a décidé de sonner comme un mélange de The Verve et de William Orbit, parlant d’authenticité. Il ne fait aucun doute que ce ‘BLINDAO’ est fait d’elle et du cœur.



ttn-fr-64