Dans son examen annuel du budget, le Conseil socio-économique de Flandre (SERV), au sein duquel les syndicats et les employeurs siègent, met en garde contre l’augmentation rapide des dettes flamandes. En 2019, la dette s’élevait à 20 milliards d’euros. D’ici 2027, le gouffre atteindra 49 milliards, soit un taux d’endettement de 78,5 % – le taux d’endettement exprime la dette par rapport aux recettes du budget flamand.
Cette année, le taux d’endettement a déjà atteint 69 %, ce qui signifie que le gouvernement flamand n’a pas atteint son propre objectif selon lequel la dette ne devrait pas dépasser 65 % des revenus.
Le ministre flamand du Budget, Matthias Diependaele (N-VA), reconnaît que la hausse des dettes est préoccupante, mais pointe également des circonstances atténuantes. Les déficits sont principalement dus aux dépenses dues à deux crises coup sur coup, le corona et la crise de l’énergie. De plus, il souligne que la Flandre prend les inquiétudes au sérieux : dans un précédent examen, la SERV prévoyait que la Flandre atteindrait un taux d’endettement de 96 % en 2027.
Oosterweel
Le rapport ne fait pas que ressortir le stylo à bille rouge. La SERV souligne que le gouvernement flamand est en bonne voie pour présenter un budget équilibré d’ici 2026.
Si la politique reste inchangée, le déficit budgétaire passera de 3,12 milliards cette année à 1,93 milliard en 2024. Deux ans plus tard, le budget devrait être proche de l’équilibre, avec un déficit de 57 millions.
Il y a une mise en garde importante à cela : la Flandre exclut les coûts énormes du quai d’Oosterweel et du programme de relance Flamand Resilience de ces objectifs budgétaires. Dans le cas d’Oosterweel, le gouvernement a toujours défendu cette décision en déclarant qu’il s’agit d’un investissement important qui rapportera beaucoup d’argent à l’avenir.
Le fait que le budget sorte progressivement du rouge ne signifie pas que le portefeuille puisse soudainement être complètement ouvert lors des discussions budgétaires en septembre, explique Diependaele. “Je plaiderai avec force en septembre pour un meilleur contrôle de nos dépenses”, assure le député N-VA.
Cela donne immédiatement le ton aux conversations sur la crise de la garde d’enfants. La N-VA veut garder le doigt sur les cordons de la bourse, mais la ministre des Affaires sociales Hilde Crevits (CD&V) demandera probablement plusieurs centaines de millions pour aider le secteur – le président du CD&V, Sammy Mahdi, veut même plus d’un milliard d’euros supplémentaires pour aller voir la garde des enfants.