Quatre-vingts ans après sa naissance, on se souvient du premier Afro-Américain (chez les hommes) à remporter un chelem et à être appelé par l’équipe nationale américaine pour la Coupe Davis. Les batailles pour les droits civiques et le VIH contracté avec une transfusion

Sous l’ombrelle de boucles noires, elle abritait son physique maigre, presque filiforme par rapport à sa chevelure démesurée. Le visage aux traits délicats et aux joues comme on dit « évidées » l’aurait gardé jusqu’au bout, ainsi que le regard ouvert sur le monde à travers deux pupilles sombres ; bien au-delà de ce qui deviendrait son monde. Si lorsqu’un athlète a accompli sa parabole sportive, son sport est devenu meilleur entre-temps qu’il ne l’était lorsque l’athlète lui-même a fait ses débuts, alors on peut vraiment le définir comme un champion. Il est donc légitime de dire qu’Arthur Ashe était le Muhammad Ali du tennis : une juxtaposition qui les remplirait tous les deux de fierté, avec leurs publics si différents, avec des profondeurs de caisse différentes mais au final avec le même humain et héritage civil gravé beaucoup plus profondément que ce que leurs victoires et leurs records ont laissé dans les almanachs.



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