Le sens de l’autodérision | rubrique ‘Guide de la Pensée’ de René Diekstra

Il n’y a presque aucun contact entre mes frères et moi, par téléphone ou en personne, ou au moins une blague ou blague est échangée. Si je pense que cela en vaut la peine, je le note dans un cahier en cuir dur que j’ai acheté une fois à cet effet. Il y en a maintenant des centaines.

De temps en temps, je les lis parce que j’ai trouvé qu’ils peuvent alléger mon humeur ou me faire réfléchir. Ce sont surtout les propos ou les blagues qui contiennent une bonne dose d’autodérision qui y parviennent. La réponse à la question de savoir pourquoi il en est ainsi n’est devenue vraiment claire pour moi que récemment dans un article qui m’a été envoyé pour commentaire par une revue scientifique internationale intitulée Humour autoréférentiel et vie pleine de sens (quelque chose comme : ‘auto-dérision ou auto-ironie et vie pleine de sens’).

L’autodérision, dit l’auteur, réduit souvent la distance entre vous et les autres ou, si vous êtes humoriste, entre vous et votre public. La note dominante en est souvent « rien d’humain ne m’est étranger ».

Quelques exemples. « Les gens disent souvent que je suis créatif et je suis tout à fait d’accord, car je crée moi-même la plupart de mes problèmes. » Ou, « J’ai beaucoup appris des bêtises des gens qui m’ont demandé conseil. » Ou : « Chaque jour, j’essaie de voir le meilleur des gens qui m’entourent, mais certaines personnes vous compliquent la tâche ».

La demande de particularité contre notre médiocrité

Ce que ces exemples ont en commun, c’est la prise de conscience de l’écart entre notre façon de vivre et de nous comporter et les exigences fondamentales auxquelles nous croyons devoir répondre. Comme la demande de perfection contre notre imperfection, la demande de normalité contre nos anomalies, et la demande d’être spécial contre notre médiocrité (à bien des égards).

Mais si c’est tout ce que produit l’autodérision, ne risque-t-on pas de miner l’image ou l’estime de soi et de renforcer les sentiments d’insatisfaction à l’égard de soi et de la vie ?

Non, ce n’est pas nécessaire si nous voyons au moins le contentement de nos vies comme une vertu et un but. Ensuite, nous réalisons souvent que tout cela aurait pu être pire qu’il ne l’est. Et cette autodérision, être capable de rire de vous-même, vous rend généralement plus heureux ou moins malheureux que l’apitoiement sur vous-même, en pleurant sur vous-même.

La clé du bonheur : ajustez vos attentes de vie dans le temps

Le cœur ici est votre conscience que la clé du bonheur est votre capacité à ajuster vos attentes de vie en temps opportun, maintenant vers le bas puis vers le haut. L’ex-Beatle John Lennon a dit un jour ce qui suit à ce sujet. «Quand je suis allé au lycée, ils m’ont demandé ce que je voulais être quand je serais grand. Je notais: content . Ils m’ont dit : « Vous avez mal compris la question. J’ai répondu : « Vous avez mal compris la vie ».

Le clou sur la tête. Parce que quiconque comprend la vie, comprend que vouloir être pilote, pompier, médecin, riche ou quoi que ce soit sont au mieux des attentes qui peuvent jamais ou jamais vous amener à ce qui est le plus important ici et maintenant : se sentir satisfait.

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