Chantier XXL – Stuttgart 21

“Ce que nous créons ici est unique et je suis fier d’en faire partie”, déclare Ehsan Atigh. Il travaille comme superviseur de construction sur le chantier de construction géant. Il est en fait responsable du béton, mais maintenant il doit remplacer sa collègue qui s’est foulée la cheville. Cela signifie qu’il doit également superviser l’achèvement du dernier support de calice, une construction de colonne sans précédent qui doit devenir le repère architectural de la nouvelle gare.

Le temps presse : Afin de maintenir l’ouverture plusieurs fois repoussée, la colonne de 350 tonnes d’acier intégré doit être achevée avant l’été 2023. Les tisseurs de fer de Turquie travaillent sous haute pression en deux équipes. Et Ehsan, qui vient d’Iran, les surveille. “Je suis précis, mais toujours raisonnable”, dit-il de lui-même, car cela signifie être rapide et toujours travailler à fond.

“Je veux donner un visage aux gens sur le chantier”, déclare Peter Maile, le seul aumônier de chantier en Allemagne. Il connaît presque tous les travailleurs de la construction par leur prénom et donne un coup de main aux différentes équipes pour faire parler les durs à cuire. De son mal du pays, des mariages souvent troublés, des conflits sur le chantier. “J’aimerais qu’il y ait une cantine ici, un lieu de rencontre”, dit le pasteur. Parce que malgré des quarts de travail de dix à douze heures, les ouvriers du bâtiment se nourrissent.

Ce jour-là, Peter Maile prépare du goulasch de dinde pour les constructeurs de pistes. Sur un réchaud de camping, sous un toit de tente temporaire. Pendant la courte pause déjeuner, les hommes parlent de leurs soucis. Bojan se sent à l’aise avec la famille comme la cinquième roue d’un chariot. Il aimerait être un vrai père pour ses fils. Son collègue parle avec nostalgie de la première dent de son enfant, qu’il a ratée. Des moments qui ne reviendront jamais. Valoriser les hommes derrière les machines dans le cadre du projet du siècle, c’est ce qui manque au pasteur de chantier Peter Maile.

Robuste, sans fioritures et avant-gardiste : c’est ce qui distingue les constructeurs de tunnels comme Hubert Rams. Dans la construction de tunnels, il est essentiel non seulement de connaître la nature et la géologie, mais aussi de les conquérir. Dynamitage, forage, excavation – tout avec la plus grande précision. Ils travaillent sous terre par quarts de douze heures, sans lumière du jour, se frayant un chemin à travers la roche mètre par mètre avec leurs lourdes machines. Hubert Rams, Autrichien d’une soixantaine d’années, a déjà travaillé sur des tunnels en Inde et en Suède, et est un expert absolu dans son domaine, peu nombreux dans le monde. Pouvoir compter sur les autres à tout moment est particulièrement important dans les travaux souterrains dangereux.

Le “ZDF.reportage” accompagne les hommes et les machines sur le plus grand chantier de construction d’Allemagne et montre ce que cela signifie de mener à bien ce projet colossal d’un milliard de dollars, que certains considèrent comme des mégalomanes, sous la pression du temps.



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