Des experts médico-légaux ont commencé à exhumer les restes des victimes de la guerre civile espagnole de l’ancien mausolée de l’ancien dictateur espagnol Francisco Franco. Le gouvernement espagnol l’a annoncé lundi. Une équipe multidisciplinaire, comprenant des archéologues et des généticiens, travaille à récupérer les restes revendiqués par les proches de 128 victimes.
« C’est justice pour toutes ces familles qui ont demandé que les restes de leurs proches soient retrouvés », a déclaré Félix Bolaños, le ministre responsable des fouilles, à la chaîne espagnole RTVE. Il a souligné que les fouilles avaient été commandées par des familles républicaines et franquistes et a qualifié l’opération de « pure humanité ».
Pendant des années, les membres de la famille ont voulu accéder aux restes de leurs proches pour les enterrer eux-mêmes. Pendant la guerre civile espagnole (1936-1939), des corps de toute l’Espagne ont été amenés dans la « vallée des morts » et souvent (ré) enterrés de manière anonyme. Au total, des dizaines de milliers de victimes de la guerre civile y sont enterrées, dont environ 15 000 anonymes. La vallée a maintenant un nom différent et Franco n’est plus là non plus.
Lire aussi : La vallée des morts est «l’histoire cachée» du régime dictatorial de Franco
Franco réenterré
Son corps a été transféré par hélicoptère dans un terrain familial à El Prado en 2019. Cela s’est produit après une longue bataille juridique, au cours de laquelle la famille de Franco a tenté d’empêcher le déménagement. En fin de compte, la Cour suprême espagnole a décidé que Franco pouvait être réenterré à El Prado.
Franco, qui a dirigé l’Espagne d’une main de fer depuis la guerre civile jusqu’à sa mort en 1975, divise toujours le pays. Le mausolée, construit par des prisonniers politiques pendant dix-huit ans sous le règne de Franco, est devenu de plus en plus un lieu de pèlerinage pour les partisans de Franco dans les années précédant 2019.
« Un pas vers la réconciliation »
Les fouilles sont une autre étape du Premier ministre de gauche Pedro Sánchez pour traiter le passé et raconter l’histoire espagnole d’une manière différente. L’année dernière, son gouvernement a adopté une loi rendant le gouvernement responsable de l’exhumation et de l’identification des corps des victimes du régime de Franco dans des fosses communes anonymes.
Le Premier ministre Sánchez veut dépouiller le site de sa signification fasciste et en faire un mémorial aux 500 000 personnes décédées pendant la guerre civile espagnole. À l’époque, il avait qualifié le transfert du corps de Franco de « pas vers la réconciliation ».