Trois associations de nature et un voisin s’opposent à un grand projet de golf de Paul Gheysens à Knokke
Ministre de l’Environnement Zuhal Demir a accordé le permis pour le projet, haussant les sourcils en déclinant une demande presque identique le 2 août 2022. Le projet du magnat de l’immobilier d’Ypres Paul Gheysens n’est pas bien accueilli par 3 associations nature de la région. Il s’agit de l’asbl Protect Trees and Nature, de l’asbl Natuurpunt Brugs Ommeland et de l’asbl Middenkust and Groen. Les associations s’adressent ensemble au Board of Licensing Disputes. “Nous espérons que le conseil suivra nos arguments : nous avons créé ce paysage ensemble, nous ne pouvons pas le gaspiller sur la campagne de construction des promoteurs.” Le voisin Peter Taffeiren s’est également opposé au projet depuis le début. Avec l’aide de l’hydrogéologue renommé Dr. Peter Moonen, lui, a pu démontrer que le projet assèche et salinise les polders.
Projet ambitieux
Le projet peut être qualifié d’ambitieux, c’est le moins qu’on puisse dire : 120 hectares de terres agricoles seront reconvertis en un golf de 27 trous, un golf hôtel de 350 chambres dont 200 suites de luxe d’une surface de 300 m². Cet hôtel s’enfonce de 14 mètres dans le sol pour construire un parking en 4 couches et s’élève à 33 mètres au-dessus du paysage. 6 000 m2 d’espaces de conférence, 1 350 places de parking et 90 appartements pour les salariés. La frange forestière urbaine de Knokke doit également être créée dans ce projet, mais les associations de nature ne s’en contentent pas.
Trop rapide, trop grand et trop cher
« Nous réalisons aussi que l’économie et l’urbanisation nécessitent l’espace nécessaire pour se développer, mais le rythme est trop rapide : comme une tache d’encre en expansion, les différentes sous-communes se rapprochent à un rythme toujours plus rapide. Bientôt, nous serons une grande ville côtière », déclare Natuurpunt Brugs Ommeland en Middenkust. L’ASBL Protect Trees and Nature est en revanche perturbée par la taille du projet et surtout par le volume des bâtiments : « Nous sommes préoccupés par les effets sur la nature. L’expansion de la forêt périurbaine est une bonne chose, mais une forêt peut pousser n’importe où, un paysage de polders historiques, en revanche, est l’un des paysages qui disparaissent le plus rapidement. L’asbl Groen est également impliquée dans la discussion. L’asbl a récemment été active dans le dossier Blankenbergse Steenweg à Bruges et travaille actuellement également à la préservation de De Spie – une zone de polders brugeoises avec d’anciennes prairies protégées, où un parc d’activités est en projet. “Nous voyons que les agriculteurs ont du mal à se procurer des terres dans cette région, cela devient juste trop cher”, semble-t-il.
Trois piliers fondamentaux
La profession du voisin et des trois associations repose sur trois piliers fondamentaux : la destruction de la valeur culturelle-historique et paysagère-écologique, l’assèchement et la salinisation des polders et la méconnaissance et l’utilisation abusive de la destination spatiale.