Des supporters d’Ajaccio attaquent un fan de Marseille (8) atteint d’un cancer en phase terminale et brûlent son maillot


Le match de football français de l’AC Ajaccio contre l’Olympique de Marseille a été assombri samedi par un incident dans les tribunes. Des supporters du club corse ont attaqué Kenzo, fan marseillais de 8 ans, atteint d’une tumeur au cerveau en phase terminale, et lui ont brûlé le maillot. Le club recevant a fermement condamné cet incident « regrettable ». Le président français Macron la qualifie d' »inacceptable ».

Ce qui aurait dû être une belle expérience pour Kenzo s’est transformé en cauchemar. Le garçon malade avait été invité par le Rotary Club pour assister au dernier match de championnat de la saison à Ajaccio et y rencontrer les joueurs marseillais. Kenzo a été autorisé à prendre place dans la sky box d’Air Corsica avec ses parents.

Lorsque les joueurs sont entrés sur le terrain avant le match, sa mère a autorisé l’enfant à enfiler un maillot de football de l’Olympique de Marseille. « Je pensais que c’était sûr », a-t-elle déclaré aux médias locaux. Le père a alors pris son fils – dont la vue est affectée par le cancer – sur son bras pour qu’il puisse mieux voir les joueurs. Et puis les horreurs ont commencé.

Le maillot de foot de Kenzo ressemblait à un chiffon rouge à un taureau pour certains Corses. Ils sont entrés dans la boîte et ont attaqué le garçon et son père. « Ils ont poussé mon fils contre la balustrade avec sa tête. Ils ont arraché sa chemise et l’ont brûlé. Ils ont frappé mon mari au visage », raconte la mère choquée.

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Kenzo avec son petit frère Giulian et ses parents à Grosseto Prugna en Corse. ©AFP

‘Traumatisme’

Bien qu’un membre du club de supporters corse Orsi Ribelli ait affirmé que seul le père avait été attaqué, l’incident a été rapidement condamné dans une grande partie de la France, le pays qui a été en proie à la violence du football dans et autour des stades. Les clubs et présidents de football, les footballeurs, les maires, les ministres mais aussi le président Emmanuel Macron ont condamné lundi les violences et exprimé leur soutien au garçon.

Sandra Peraldi, présidente du Rotary Ajaccio, a du mal à trouver les mots pour l’incident. « Le petit Kenzo se rend trop bien compte qu’il est très malade. Il perd progressivement la vue à cause de la tumeur », dit-elle. ,,Il m’a dit : ‘Avant que je ne voie plus rien, je veux voir l’Olympique de Marseille jouer à Ajaccio’. Le garçon pensait que tout allait être merveilleux. Ces imbéciles l’ont traumatisé.

Le club de l’AC Ajaccio a exprimé ses regrets. Le comportement des fans était « impardonnable » et ils seront poursuivis. « Ces individus ne représentent en aucun cas les valeurs de notre club et de notre île », lit-on dans un communiqué du club. « Même la stupidité la plus extrême ne peut justifier ce comportement. Le club condamne fermement ces actes terribles. Le club a présenté ses excuses à la famille de Kenzo : ,,Nous avons accompagné Kenzo et sa famille dans les vestiaires, où il a rencontré les joueurs d’Ajaccio et de Marseille. Nous regrettons ce qui s’est passé.

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Kenzo a finalement quitté le stade avec un maillot de l’AC Ajaccio. Selon sa mère, le garçon est sous le choc. Rencontrer les joueurs l’aurait un peu aidé.

Macron : « inacceptable »

Le président français Macron a réagi devant la caméra BFM TV. « C’est totalement inacceptable. Je pense à Kenzo et à ses parents. Il doit se battre et se bat contre sa maladie avec beaucoup de courage. C’est un supporter fidèle et rien ne justifie ce comportement », a déclaré Macron. Il a appelé à des sanctions « claires » et « fortes ».

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a déclaré lundi, après avoir fermement condamné les violences : ,,J’ai pu parler ce matin avec le petit Kenzo. J’ai pu parler à sa mère Amandine, qui m’a raconté leur émotion, ce qui s’est passé, le traumatisme qu’a subi leur petite famille ce week-end. (…) J’espère et je pense que nous pourrons lui laisser un autre moment de joie dans un stade.

Une enquête sur l’incident est en cours. Selon Nicolas Septe, procureur de la République d’Ajaccio, le père de Kenzo a déclaré que trois à quatre hommes étaient impliqués dans les violences, « dont un en particulier ».




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